Roman graphique de Pénélope Bagieu.
La voix la plus mémorable du groupe The Mama’s and the Papa’s, c’est évidemment celle de Cass Elliot, dite Mama Cass. Cette gamine en surpoids chantait avec son cher papa, fou d’opéra, et voulait en faire son métier. « Je serai la grosse la plus célèbre du monde. » (p. 46) Pour ça, il faut partir, quitter la famille et tenter sa chance à New York. Là-bas, elle fume trop, elle boit trop, elle mange toujours trop et elle découvre la drogue. Mais Cass Elliot ne doute de rien et tente tout pour accomplir son rêve. Lumineuse et drôle, riche d’une énergie inépuisable et d’un espoir chevillé au corps, elle passe de groupe en groupe, tentant d’imposer sa voix dans le folk et dans le rock, pour finalement devenir unique. « Sur scène, les gens ne veulent qu’elle. Et chaque spectateur a l’impression que Cass chante pour lui, et lui seulement. » (p. 120) Chaque chapitre est raconté par un membre de sa famille, un ami ou un artiste qui a croisé sa route. California Dreamin n’est pas l’histoire du groupe The Mama’s and the Papa’s qui a mis un certain temps à se former, mais bien celle d’Eliott Cass, chanteuse dont on ne finit pas de fredonner les titres marqués de sa voix.
Que l’on apprécie ou non le dessin crayonné de Pénélope Bagieu et ce choix du noir et blanc, impossible de ne pas vibrer à la lecture de l’histoire de la chanteuse. Extravertie, extravagante, exubérante, expressive : bref, extraordinaire, Mama Cass est inoubliable.