Dôme

Roman de Stephen King.

Chester’s Mill est une petite ville américaine que rien ne distingue de ses voisines. Mais en un instant, elle devient le centre d’attention du monde entier. Cet instant, c’est celui au cours duquel une paroi invisible et infranchissable s’est abattue tout autour de la ville. Sous ce dôme, désormais, Chester’s Mill est prisonnière. « Quand l’équivalent d’un mur de pierre s’érige en un clin d’œil autour d’une ville, il ne peut pas ne pas y avoir d’incidents. » (p. 60 – tome 1) D’où vient ce dôme ? Est-ce une expérience scientifique ou militaire qui aurait mal tourné ? Un acte terroriste sans précédent ? Coupée du monde, la population de Chester’s Mill cède à la panique et à ses instincts les plus sombres. C’est notamment le cas de Big Jim Rennie, conseiller municipal aux tendances despotiques, et de son fils Junior dont les pulsions criminelles peuvent enfin être assouvies en toute impunité. « Parfois, quand les gens sont livrés à eux-mêmes, il n’est pas mauvais de faire des exemples. » (p. 291 – tome 1)

Mais c’est compter sans Dale Barbare, vétéran d’Irak au code d’honneur inébranlable, ou de Julia Shumway, directrice du journal local déterminée à faire éclater les pires vérités au grand jour. Rapidement, la ville se scinde en deux camps : celui de ceux qui sont prêts à tout pour survivre et celui de ceux qui espèrent que la vie forcée en autarcie est possible sans drame. Hélas, il est bien difficile de savoir sur quel pied danser quand aucune réponse n’explique le curieux et terrifiant phénomène. « Le pire n’est pas arrivé. Le pire, c’est qu’on n’a pas encore vu le pire. » (p. 327 – tome 1) Et que dire des étranges crises de convulsions que subissent les enfants du dôme ? Crises au cours desquelles ils professent d’inquiétantes visions… Oui, il y a quelque chose qui retient Chester’s Mill prisonnière, mais quoi ? Est-il seulement possible de s’en libérer ?

C’est à dessein que je n’entre pas dans les détails et que je me garde de vous présenter la ribambelle de personnages secondaires (mais essentiels) de ce roman. Dans l’édition française, en format broché ou poche, il se compose de deux tomes, mais il n’y a aucun hiatus entre ces deux parties. Dôme forme un tout, certes massif, mais tout à fait cohérent et absolument fascinant. Avertissement : si vous commencez cette lecture, vous ne pourrez pas en décrocher tant que vous ne connaîtrez pas le fin mot de l’histoire.

Côté style, c’est loin d’être flamboyant : j’ai lu des romans de Stephen King plus finement écrits, mais ici, ce qui compte, c’est l’enchaînement ininterrompu d’actions et d’évènements. Et ça marche : la plume de Stephen King fait naître un flux continu qui embarque le lecteur sans lui laisser le temps de reprendre son souffle, comme si, à l’instar des personnages, il était prisonnier du dôme de la lecture.

Et voici une nouvelle contribution au Défi des 1000 de Fattorius : tome 1 = 829 pages ; tome 2 = 735 pages. Soit le joli chiffre de 1 564 pages !

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