L’obéissance

Roman de Suzanne Jacob.

D’abord, il y a eu Hubert et Florence. Mariés à toute vitesse, parents tout aussi rapidement pour échapper à la solitude du couple. Alors sont venus Rémi, garçon un peu attardé, et sa petite sœur Alice, bien trop intelligente. Florence ne trouve de satisfaction en aucun de ses enfants. Elle veut leur apprendre l’obéissance, mais se heurte sans cesse au quotidien, où rien ne va comme il faudrait. Puis viennent Marie et Jean qui ne savent pas vraiment s’aimer, qui ont besoin d’autres horizons pour faire durer leur couple. Marie a assuré la défense de Florence lors de son procès. Et elle ne s’en remet pas. Deux époques, deux couples, deux femmes qui se télescopent.

J’en ai lu des purges, mais celle-ci décroche la palme haut la main! Un premier chapitre incompréhensible, que j’ai zappé après sept pages de laborieuse concentration et de vaine relecture. L’écriture se fait plus « accessible » ensuite, mais on passe d’un personnage à l’autre sans aucune fluidité. D’abord Florence, puis Alice, puis Marie, puis Julie, puis Jean, puis re-Julie. Il faut attendre bien trop longtemps pour comprendre ce qui unit Marie et Florence, pour comprendre le parallèle entre l’existence de Florence et l’enfance de Marie. Et même après 240 pages d’attente, ça reste nébuleux, largement imprégné d’une psychologie de bazar à deux sous. Il y a quelques passages émouvants. Sur quelques lignes, j’ai saisi une fragilité, une beauté terrible. Mais toute la narration est trop brouillonne. L’auteure passe, à plaisir ou en toute inconscience (mystère…), d’un style à l’autre. Il n’y a aucune cohérence dans le récit en général. Tout est décousu, lacunaire, voire lapidaire. Je suis partisane du travail du lecteur: il n’y a aucun mal, et même plutôt pas mal de plaisir, à remplir les blancs laissés par l’auteur. Mais il ne faut pas prendre le lecteur pour un nègre!

On pourrait se demander pourquoi j’ai fini le livre. C’est par conscience « bloguesque ». C’est trop facile de finir mon Challenge ABC 2009 si je ne lis que la moitié des livres… Mais je veux qu’on reconnaisse mon héroïsme ! Et je saute sans attendre sur un autre livre qui, je l’espère, me fera oublier celui-ci… Tout de même, avant de finir ce billet, je donne le résumé du livre, tel qu’il apparaît en tête du livre. Cela n’avait pas l’air si mauvais.

« Ils ont tout: maison, télé, congélateur. Il ne leur reste plus qu’à faire un enfant pour qu’il les sauve du temps qui ouvre ses gouffres autour de leur table et de leurs chaises, et en plein milieu de leur salon. C’est Réli. Puis Alice. Mais déjà une formidable, mortelle et imparable machine s’est mise en route. Il n’y aura pas qu’une victime, car la même histoire court toujours d’une histoire à l’autre. Pour faire le deuil de toutes ces morts, Julie rompt le pacte du silence qui la liait à son amie Marie et raconte comment l’issue du procès qui innocente la mère infanticide a fait basculer les certitudes de Marie, l’avocate. »

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