Commissaire Garon – Emphysiqué !

Roman de Raoul Saint-Luc.

Scandale au G20 ! Roland Ariel-Sachs, directeur du Fonds Monétaire de Secours est arrêté en Thaïlande pour viol sur la personne d’une employée d’hôtel. Très rapidement, l’affaire prend des couleurs internationales et hautement politiques. L’Élysée dépêche le commissaire Garon sur place. Sous couvert diplomatique, il doit rencontrer le suspect et la prétendue victime pour glaner un maximum d’informations. Il s’agit avant tout de blanchir Ariel-Sachs pour qu’il puisse rester dans la course aux futures présidentielles. Une mission toute trouvée pour le commissaire divisionnaire de la brigade des affaires générales de Lyon, commissaire dont le boulot est de traiter les dossiers dits sensibles, tout en limitant les fuites.

Tout cela vous rappelle vaguement quelque chose ? Si je vous dis que le supposé viol s’est passé dans un Sofitel, ça vous fait sourire ? L’auteur ne s’en cache pas, il s’est inspiré d’une affaire qui a récemment fait les choux gras de tout ce que la presse compte de feuilles (de chou) crasseuses. Mais le livre de Saint-Luc est un roman, qu’on se le dise ! Preuve en est que le commissaire Garon est un personnage plus crédible que jamais. Pour avoir lu le premier volume des aventures franco-asiatiques du bonhomme, j’étais d’autant plus ravie de retrouver un personnage dont le portrait se développe et s’affine. Un sacré gaillard, ce Garon !

Deux mots sur l’intrigue. L’auteur témoigne simplement que la rumeur est une arme politique, souvent doublement acérée. Avec un cynisme désabusé sur les tractations et autres magouilles qui ont cours dans les hautes sphères, il dépeint sans concession des histoires scabreuses sur fond d’intérêts électoraux/politiques/économiques et j’en passe. À quelques semaines des échéances électorales, ce roman propose la juste dose de réflexion et d’humour grinçant qui peut manquer dans certains débats. Si vous vous interrogez sur ce qui passe derrière les portes closes des ministères, vous ne trouverez pas de réponses dans le roman de Saint-Luc. Mais je gage que vous terminerez votre lecture avec un rictus avisé !

Par rapport au premier tome, la plume de l’auteur s’est affirmée et débarrassée de certains défauts. Le mot est plus sûr et la langue plus nette : Saint-Luc n’avait pas l’habitude d’appeler un chat autrement que par son nom, mais maintenant on peut même l’entendre miauler ! Pas de langue de bois ici et si vous l’aimez vert, le lexique de l’auteur vous ravira. Je vais jusqu’à dire que ce roman n’est pas pour les chochottes : loin d’être cru, le verbe se veut honnête et le propos l’est tout autant. Amateurs de compromis et de demi-vérités, passez outre !

Un truc vous étonne peut-être dans cette chronique, à savoir l’absence de citations. Je plaide coupable. Bien qu’armée de mes sempiternels carnet et crayon, je n’ai pas levé les yeux du bouquin en 3 heures. Résultat, une immersion parfaitement réussie et une page vierge. Une fois n’est pas coutume, je vous laisse ainsi sur votre faim. J’espère juste que Saint-Luc ne me laissera pas trop longtemps sur la mienne avant de sortir un autre volume des aventures du fameux commissaire Garon !

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