La mémoire des autres

Premier roman d’Annelise Corbrion.

Emma a récemment perdu ses parents. Depuis plusieurs mois, elle est inconsolable. Heureusement que sa meilleure amie, la très dynamique Lexie, est là pour lui veiller sur elle, sur ses nuits et sur son moral. Emma se plonge dans son travail pour remonter la pente : elle est infographiste et elle restaure de vieilles photographies sur lesquelles le temps a laissé des traces. « Vous faites un travail formidable. […] Vous permettez aux souvenirs de rester en vie. » (p. 176) Jusqu’au jour où une personne présente sur une photo la contacte.

Rien d’étonnant ? Et pourtant ! Cet homme est mort plusieurs décennies auparavant et il envoie des mails depuis l’au-delà. « Emma, je crois que nous discutons avec un fantôme. […] Rien de bon pour ma santé mentale. » (p. 52) Il demande à Emme de l’aider pour rendre un peu de bonheur à la femme de sa vie. Après cette première expérience déroutante, Emma reçoit de fréquents messages de personnes décédées et apporte son aide aux morts comme aux vivants. Mais voilà qu’une affaire la touche de près. Entre danger et espoir de bonheur, Emma avance sur un terrain incertain et périlleux.

Ce premier roman propose une belle histoire, touchante et optimiste. Alors qu’Emma peine à surmonter un deuil douloureux, elle plonge dans d’autres passés et c’est la confiance que lui accordent de parfaits inconnus qui lui permet de reprendre goût à la vie, notamment grâce à une belle rencontre. Les photos lui ouvrent des histoires parfois douloureuses et toujours inachevées. Les fantômes viennent avec leurs secrets de famille et leurs drames non résolus et Emma, en révélant la vérité, apporte le repos. Finalement, c’est en offrant la paix aux défunts et aux vivants que la jeune femme retrouve sa propre sérénité. J’ai été moins sensible au personnage d’Emma amoureuse, mais elle fait un exécuteur testamentaire d’outre-tombe très convaincant.

Par certains côtés, le roman d’Annelise Corbrion m’a rappelé le film Ghost et son humour un peu triste, mais jamais désespéré. Il y a une vie après la mort pour les défunts, mais aussi et surtout pour les vivants. Ce roman rappelle que les deuils passent et que la douleur, sans jamais disparaître, finit par laisser la préséance aux souvenirs. « Il n’y a pas de plus beau cadeau que la mémoire. » (p. 176) Ce roman qui flirte avec le surnaturel nous souffle de garder l’esprit ouvert. « Ce n’est pas parce que vous ne comprenez pas quelque chose que ce n’est pas possible. » (p. 64) Pour un premier roman, et malgré formules qui ne m’ont pas convaincue, l’écriture est fluide et aisée. J’ai senti un plaisir d’écrire et de composer une histoire à la cohérente et originale. Petite fierté personnelle pour terminer : je deviens de plus en plus douée pour les mystères : j’ai démasqué le meurtrier dès sa première apparition ! Poirot, prends garde !

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