Roman de Julien Deslembre. Illustrations de Michaël Bettinelli.
1034, Limoges. Le moine Adémar est tourmenté par ce qu’il considère être sa plus grande faute. Depuis des années, il falsifie des écrits pour modifier l’histoire de Saint-Martial. « Je sais […] que la véritable histoire est le partage de quelques-uns seulement, que le peuple se repose sur le travail de chroniqueurs comme moi. Je connais le pouvoir de l’écrit. Qu’y a-t-il donc de condamnable à relater ce qui aurait dû se passer, plutôt que ce qui s’est passé, lorsque ceci est mal ? » (p. 35 & 36) Mais c’est autre chose qui vient bouleverser sa vie : les hérésies se multiplient, notamment celle des cathares et l’évêque Jourdain de Larron est bien décidé à les éradiquer, en commençant par Jean, un hérétique étrange qui fascine Adémar.
1324, Gimel dans le Limousin. Bernard Gui est grand inquisiteur et il traque un manuscrit mystérieux, bien décidé à éliminer les dernières poches de résistances hérétiques.
1794, Limoges. Le citoyen Alexandre Lonelet est un jeune avocat que la vie ennuie, voire dégoute. Quand Nathan, son frère jumeau, disparaît, Alexandre découvre l’existence de l’Église Jumelle et du manuscrit d’Adémar de Chabannes. Alors que la Terreur déferle sur Paris et que la religion semble vivre ses dernières heures, un mystère vieux de sept siècles va enfin être révélé.
Décidément, les thrillers sur fond de complot religieux, ça ne me plaît vraiment pas du tout ! Des cathares pendant la Révolution française ? Mais oui, et des Martiens sur le tombeau du Christ, tant qu’on y est ! Bon, je me calme… Ce roman n’est pas déplaisant et il se lit bien et vite, mais pour ma part, je ne prête pas foi à la théorie proposée. L’intrigue aborde des réflexions intéressantes sur les fondements de la foi et les vérités théologiques. Mais il y a trop de surnaturel : oui, je crois à la résurrection du Christ, mais pas à la réincarnation de Pierre, Paul ou Jean.
Je retiens une phrase aux allures d’avertissement : « En ces temps où l’écrit était rare, le dernier mot restait toujours à celui qui avait su le coucher sur le papier. » (p. 10)