La femme d’un homme

Roman de A.S.A Harrison.

Jodi a 45 ans. Jodi a un métier qu’elle aime. Jodi a un bel appartement. Jodi a un compagnon qui l’aime. Jodi a un compagnon qui la trompe. Jodi a la trempe d’une future meurtrière.

En surface, la psy et l’architecte forment le couple parfait. Mais la surface est fine, le vernis peut craquer à tout moment. « Elle n’avait jamais compris l’intérêt de se battre avec un homme qui n’allait pas changer. » (p. 301) Mais Jodi ferme les yeux et se contente de petites vengeances mesquines et de plus en plus vénéneuses. « Cela n’a pas tout simplement aucune importance qu’il cache aussi mal son jeu, encore et encore, parce qu’ils savent tous les deux qu’il est infidèle, et il sait qu’elle le sait, mais il faut absolument maintenir les apparences, ces apparences si capitales, l’illusion que tout va bien, qu’il n’existe aucune ombre au tableau. » (p. 30) Todd vit une passion avec Natasha, bien plus jeune que lui. Cette amante lui a redonné le goût de vivre pendant sa dépression. Voilà qu’un bébé et qu’un déménagement se précipitent. Jodi reste seule dans le grand appartement. Qui peut croire qu’elle fera profil bas ? Certainement pas elle et encore moins Todd !

Les chapitres alternent entre « elle » et « lui », ce qui crée un effet dilatoire dans certaines révélations. Rapidement, on comprend que l’esprit fort, c’est Jodi qui sait bien opposer l’indifférence ou le silence aux frasques de son compagnon. « À quoi bon regarder la réalité en face, s’il existe une voie plus douce, plus clémente. À quoi bon toute cette insistance macabre. » (p. 328) Je trouve le titre original, The silent wife, plus caractéristique du personnage féminin que le titre français.

Dans l’ensemble, ce roman est un thriller plutôt convaincant même si je déplore un style vraiment plat et un rebondissement final plutôt attendu. J’ai tout de même passé un bon moment de lecture, mais c’est le genre de textes que je réserve d’ordinaire à la plage. Pas de bol, il fait à peine 6°C ces jours-ci.

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