Roman graphique de Frederik Peeters.
L’auteur raconte sa relation avec Cati, divorcée et mère d’un adorable petit garçon, tous deux positifs au HIV. « Lui et moi n’avons plus droit ni à l’exception, ni à l’insouciance… C’est terrible pour un enfant, non ? » (p. 82) C’est donc l’histoire d’un amour sous trithérapie, d’un amour qui ne flanche pas et d’un amour qui garde le sens de l’humour même quand la maladie s’impose comme un gros rhinocéros blanc au milieu de la pièce. « Je me suis dressé comme un phare… pour elle et parce que je savais que ça marcherait entre nous. » (p. 36) Le narrateur/auteur raconte la sexualité, entre complicité physique et peur de la contamination, la discipline hygiénique devenant une discipline amoureuse. « Mais la maladie ? Quel rôle joue la maladie dans notre amour ? » (p. 172) Il désamorce l’angoisse sans voiler la réalité et les impératifs de la maladie.
Frederik Peeters parle de vie et de traitement, il répète la nécessité de s’informer pour faire reculer les idées toutes faites et permettre la compréhension et l’acceptation. « Je comprends que l’on puisse épisodiquement trouver éprouvant de regarder tous les jours sa maladie dans un miroir. » (p. 129) Oui, il est possible de vivre une belle histoire d’amour, une histoire qui a un avenir, avec une personne positive au HIV. Parce que même si la maladie ne peut jamais être mise de côté, il y a l’amour avant tout et c’est ça qui doit être le plus important. « Quel est ce genre de fille qui peut se permettre de boire du champagne dans une piscine avec un t-shirt mouillé, tout en restant classe et de bon goût ? » (p. 15)
Pilules bleues est une œuvre émouvante et nécessaire, pas forcément pédagogique, mais profondément riche en enseignements.