Les grands-mères

Nouvelle de Doris Lessing.

À Baxter’s Teeth, trois générations d’une même famille se côtoient dans un bonheur salé et ensoleillé. Roz et Lil sont des soixantenaires encore belles, mères comblées de Tom et Ian, hommes mûrs au charme indéniable, eux-mêmes pères des adorables Alice et Shirley. Cette famille blonde se gave de soleil, de mer et de fruits. Roz et Lil sont inséparables depuis toujours et ont élevé leurs fils comme des frères et aiment leurs petites-filles avec la tendresse vorace d’aïeules qui se savent privilégiées, mais un ver a depuis longtemps pris place dans la coupe de fruits. L’affection entre les mères et les fils est d’une nature troublante et l’indolence s’est faite houleuse. Les épouses des fils, Mary et Hannah, sentent bien que leurs conjoints ne leur appartiennent pas tout à fait. Une réplique résume les relations qui unissent tous les personnages. : « Ce n’est avec moi que tu es en couple. » (p. 27) De fait, tous les couples officiels sont compromis : le bonheur sous le soleil ne peut pas durer.

Brutal tout en douceur, ce texte met à mal l’image de la famille parfaite. Sous la plume brillante de Doris Lessing, les âges de la vie se télescopent et le passage du temps s’accompagne de douloureuses désillusions. Anne Fontaine a sublimé Naomi Watts et Robin Wright dans un film animal et magnétique.

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