Délivrances

Roman de Toni Morrison.

J’ai la chance de participer aux Matchs de la rentrée littéraire organisés par #PriceMinister, les #MRL15. J’ai reçu Délivrances de Toni Morrison. C’est une histoire magnifique, poignante et lumineuse.

Quatrième de couverture : Dans son onzième roman, qui se déroule à l’époque actuelle, Toni Morrison décrit sans concession des personnages longtemps prisonniers de leurs souvenirs et de leurs traumatismes. Au centre du récit, une jeune femme qui se fait appeler Bride. La noirceur de sa peau lui confère une beauté hors norme. Au fil des ans et des rencontres, elle connaît doutes, succès et atermoiements. Mais une fois délivrée du mensonge – à autrui ou à elle-même – et du fardeau de l’humiliation, elle saura, comme les autres, se reconstruire et envisager l’avenir avec sérénité.

 Voici donc mon avis – créatif, comme demandé par PriceMinister.

******

Délivrances, pièce en une scène.

Voix dans le noir.

Sweetness – Ma fille, ta peau est noire comme goudron, sombre comme l’Afrique. Moi, mulâtre au teint blond, je ne sais que faire de toi.

Bride – Maman, ne peux-tu pas me prendre dans tes bras et me donner un peu de douceur ? Ne m’as-tu pas un peu aimée quand j’ai dénoncé cette femme et ce qu’elle faisait aux enfants de l’école ?

Sweetness – Oui, tu as fait ton devoir, tu m’as rendue fière. Toi, la petite noire, tu as mis une blanche en prison.

Sofia – La blanche, c’est moi. Quinze ans ont passé, je veux qu’on m’oublie. Je veux oublier.

Bride – Sofia, laisse-moi t’aider.

Sofia – Dehors ! Tu en as déjà trop fait !

Moi, lectrice – Tant de violence, tant de bruit ! Mon coeur est saisi d’émoi et de tristesse !

Voix dans l’ombre.

Bride – Maman, j’ai tellement mal ! Mon corps est blessé, ma féminité régresse, mon enfance frappe à la porte et elle cherche le pardon pour ses lâchetés.

Sweetness – Tu es une grande fille, tu as réussi, tu as de l’argent. Tu es un papillon de nuit qui fascine parce que ta peau noire brille comme un diamant. Que veux-tu de plus ?

Bride – J’étais resplendissante, le monde me voulait, les hommes m’aimaient. Je veux l’amour. Je veux Booker. Il est parti, disant que je n’étais pas la femme qu’il lui fallait. Je ne suis même pas sûre d’être la femme qu’il me faut. Qui suis-je ?

Booker – Laisse tomber le masque, Bride. Ta peau noire n’est pas ta seule identité. Tu es tellement plus, toi, ma belle. Confesse tes mensonges et j’abandonnerai mes chagrins pour te revenir.

Moi, lectrice – Oh, Bride, écoute-le ! Rends les armes !

Voix dans la lumière.

Bride – Je n’ai plus mal. J’ai fait face à mes démons. Je suis délivrée.

Moi, lectrice – Bride, merci de m’avoir emmenée dans ton monde sombre et lumineux. Mme Morrison, merci pour cette lecture bouleversante.

Rideau.

Ce contenu a été publié dans Mon Alexandrie. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.