Persuasion

Roman de Jane Austen.

Sir Walter Elliot est un homme vaniteux et au caractère faible. Il ne pense qu’aux apparences et ne sait pas maîtriser ses dépenses. Hélas, plusieurs années après le décès de son épouse, il n’est plus en mesure de gérer leur domaine de Kellynch-Hall. Il est contraint de le louer à des étrangers et de loger dans une maison plus modeste. Sir Walter a trois filles. L’aînée, Elizabeth, célibataire à 29 ans, ressemble à son père dans ses attitudes et ses ambitions vaines. La cadette, Marie, est mariée et mère et se plaint continuellement. La benjamine, Anna, est une personne douce et bien disposée qui ne cherche qu’à contenter sa famille et ses proches. Pour eux, quelques années plus tôt, elle a rompu ses relations avec Frédéric Wenworth, un marin qui n’était pas au goût de son père ou de son amie, Lady Russel. « Dans sa jeunesse, on l’avait forcée à être adulte, plus tard elle devint romanesque, conséquence naturelle d’un commencement contre nature. » (p. 22) Alors que Kellynch-Hall est loué par l’amiral Croft, la famille Elliot voit revenir le capitaine Wenworth. La douce flamme entre lui et Anna a-t-elle vraiment été soufflée, des années auparavant ? La jeune femme saura-t-elle enfin affirmer ses désirs, même s’ils vont à l’encontre de ceux de son père et de ses sœurs ? « Si j’ai eu tort en cédant autrefois à la persuasion, souvenez-vous qu’elle était exercée pour mon bien, je cédais au devoir. » (p. 141) Se noue également une intrigue amoureuse entre Sir Walter et Mme Clay, une femme dont les manières laissent à désirer.

Ce roman de Jane Austen ne m’a pas autant plu que les précédents que j’ai lus. Il y a pourtant beaucoup de choses qui sont caractéristiques de l’auteure : la société de Bath, les relations plus ou moins sincères, les amours contrariées, les aveux qui tardent, etc. Même si j’ai trouvé Anna charmante et attachante, elle manque de ce caractère volontaire qui anime les grandes héroïnes de Jane Austen. Certes, il n’est pas facile de se mesurer à Elizabeth Bennett, à Emma ou à Catherine Morland, mais la comparaison, ici, ne joue pas en faveur de la trop douce Anna. « Elle comprit sa pensée. Il ne pouvait pas lui pardonner, mais il ne voulait pas qu’elle souffrît. Il y était poussé par un sentiment d’affection qu’il ne s’avouait pas à lui-même. Elle ne pouvait y penser sans un mélange de joie et de chagrin. » (p. 60) Toutefois, il est impossible de ne pas apprécier la plume de Jane Austen, son acuité mordante sur la société de son temps et le regard franc et sans concession qu’elle pose sur les défauts ridicules de ses personnages.

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