La redoutable veuve Mozart

Roman d’Isabelle Duquesnoy. À paraître le 5 septembre.

À la mort de son époux, Constanze Mozart se jure de protéger l’héritage et la mémoire du compositeur et de faire justice à ce dernier, contre ceux qui l’ont négligé et n’ont pas su prendre la pleine mesure de son génie. « Puisque Vienne laissait crever ses artistes dans le dénuement, j’étais déterminée à faire en sorte que Wolfgang ne tombât jamais dans l’oubli. […] Et s’il le fallait, j’étais prête à bâtir de mes propres mains une statue à son effigie, à dessiner les plans d’un musée à sa gloire. » (p. 100 & 101) Rien n’arrête la veuve qui se dévoue à la mémoire de son époux. Passée la triste période de deuil, Constanze déploie une énergie inaltérable et une volonté inébranlable.

« On a tout écrit sur ton père beaucoup de louanges, autant de médisances, jusqu’aux circonstances de sa mort, qui n’ont pas suffi à calmer les calomnies. Mais qui connaît la vérité ? Moi seule. » (p. 8) Ce texte est une longue confession de Constanze à son fils aîné. Elle lui dit tout ce qu’elle a mis en œuvre pour faire vivre la gloire de Mozart. Elle a fait terminer le Requiem, elle a créé un festival en l’honneur de son époux, elle a encouragé son cadet à suivre les traces de son père. Redoutable, oui, mais aussi féroce, déterminée, résolue, Constanze est une muse d’outre-tombe pour Mozart, elle qui a su faire vivre son œuvre au-delà de la mort.

Entre revanche et hommage, le travail mené par la veuve du compositeur autrichien ne laisse pas d’étonner. Impossible de ne pas admirer cette femme aux projets bien arrêtés. « Ton père détestait les aristocrates, mais il ne souhaitait pas d’autre reconnaissance que la leur. Il rêvait d’en être admiré, ils l’humilièrent. Il avait faim de leurs compliments, ils l’endettèrent. Il rêvait de les faire danser, ils l’enterrèrent. Je n’ai pas d’autre but que leur faire regretter cette méprise. » (p. 108) Cependant, j’avoue avoir trouvé ce texte un peu vain : il est bien écrit, mais ce n’est pas une biographie exceptionnelle.

Lu dans le cadre du prix Au coin de la Place Ronde 2019.

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