Adélaïde mène une vie solitaire, très calme. Elle observe son quartier et, la nuit, transforme son petit univers en un monde artistique infini. « Elle repère les gens silencieux, les gens paisibles, ceux qui dansent, qui soupirent et qui rêvent chacun de leur côté. » Mais cette douce lapine porte dans son cœur un chagrin que rien n’efface, un manque que rien ne comble. Un jour de tempête, alors que tout semble voué à s’envoler et à disparaître, Adélaïde comprend comment renaître. Et comment tisser des liens vers les autres. Enfin, la solitude n’est plus définitive ni inéluctable. Il existe des ponts entre les êtres, pour peu qu’on se donne la peine de les emprunter.
J’aime les lapins et les histoires qui les mettent en scène. Évidemment, quand une couverture portant un de ces charmants animaux aux longues oreilles attire mon regard, je me laisse prendre. Mais ce que j’apprécie particulièrement, c’est la profondeur des histoires derrière l’apparente naïveté des protagonistes et des sujets. Un album pour enfant peut être une œuvre complète et puissante. De fait, dans le livre d’Elise Hurst, les illustrations sont des tableaux. Pour de vrai. Ce sont des peintures qui laissent apparaître par endroit le grain de la toile. Cela fait de chaque image une œuvre à encadrer, un monde entier dans lequel s’abîmer. Et je ne lasse jamais de plonger dans toutes les formes de beauté que la littérature m’offre.