Flammes andalouses

Roman de Magali.

Lolita et Josepha Chillon sont seules depuis que leurs parents ont été emprisonnés pour défendre l’honneur de leur famille. Josepha se marie rapidement et Lolita est appelée par sa tante qui vit en ville. Pour la jeune fille qui n’a connu que les montagnes et l’arrière-pays andalous, ce changement est un ravissement. Attachée au service de la marquise Feliza de Rosalba, femme infirme, aigrie et obèse, Lolita est sous le charme du maître des lieux, le beau señor Manuel, mais sans pouvoir tout à fait oublier son ami Angel, gardien de moutons et joueur de guitare qui lui est tout dévoué. Évidemment, la passionnée Andalouse devra choisir à qui donner son cœur.

Il faut croire que j’aime souffrir : quand on m’offre un livre, je le lis, même quand il est évident qu’il sera mauvais. De cette autrice, j’ai delà lu L’homme que j’ai épousé… et je n’en ai strictement aucun souvenir ! Mais mon blog, lui, s’en souvient ! Alors, disons que cette nouvelle lecture est une étude de mœurs. Le bouquin date de 1960 : on avait une autre conception de la femme et des relations amoureuses à cette époque (ou pas…) Détaillons ça pour se marrer un peu.

Quand il s’agit de caractériser un antagoniste ouvertement libidineux, l’autrice ne s’embarrasse d’aucune subtilité et compose un portrait tout à fait répugnant. « Tous les vices qui sévissent sur la terre se reflétaient sur son masque gras, aux traits lourds. » (p. 15) Évidemment, cette description abominable souligne les charmes vénéneux du señor Manuel, car oui, on peut être mauvais sans le porter sur sa figure !

Les parents de Lolita sont incarcérés pour une affaire d’honneur. Voyons un peu de quoi il retournait. « Jefe le jaloux, Jefe le taciturne, si prompt à dégainer son couteau quand on s’approchait d’un peu trop près de son bien ». (p. 16) Je vous le donne en mille : le bien en question, c’est son épouse, la femme étant de toute évidence une propriété.

Passons à Lolita, la sauvageonne au sang de gitane et aux yeux de braise. « Il serait intéressant, pensait Manuel, de former cet esprit encore un peu rustre. » (p. 57) Ah, le bon mythe du Pygmalion qui dégrossit la rustaude venue de la cambrousse, j’adore !!! Et pour finir de déposséder complètement la gamine de tout libre arbitre, c’est aussi un homme qui va lui apprendre ce qu’est vraiment l’amour. Parce qu’elle seule, avec sa propre cervelle et son expérience, elle n’est pas en mesure de faire la différence entre l’éblouissement et l’affection sincère.

Parlons un peu de l’écriture, voulez-vous ! Elle n’est pas tout à fait mauvaise… sans être mémorable, hein ! Parfois maniérée et souvent emphatique, elle suit les graaaaands émois du cœur de la jeune et fougueuse Lolita. Cette lecture est franchement ridicule, sortie de son époque, et tout à fait dispensable. Il n’y a pas même pas une scène un peu émoustillante qui rattraperait tout et donnerait un peu de grain à moudre pour les nuits solitaires…

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