Catalogue d’exposition. Textes de Stéphane Jach.
Dans le cadre de l’exposition consacrée à William Morris par le musée roubaisien La Piscine, Hugo Laruelle a exposé entre les murs de cet espace d’exception. Lors de ma visite, j’ai été subjuguée par les photographies saturées de couleurs, de formes, de textures, d’ombres et de lumières. Les à-plats d’or répondent à la densité et à l’épaisseur follement lumineuses de la couleur. Tout compose un univers baroque, étrange et fascinant. Les velours sont riches, les tentures et les tapis sont lourds, mais rien n’est étouffant, car tout vibre de vie : les fleurs, les voiles soulevés par les souffles, les oiseaux et les poissons flottant dans l’or quasi liquide des immenses tableaux ronds. Ces oculi sont des ouvertures uniques vers des fantasmagories florales et animales.
Si un jour j’en ai les moyens, je m’offre une œuvre de cet artiste !!!
Les petits portraits d’enfants-animaux nous emmènent là où l’imaginaire est roi. Les corps adultes sont pleins, tatoués, charnels, sensuels.« Il faut encaisser parfois, apprendre, voire, accepter les étoiles dispersées sur la peau, celles qui épousent les plis, qui révèlent les vergetures, qui magnifient les rides et les cicatrices pour une carte, inhabituelle et si humaine, tendre paradoxalement. Il faut accepter la peau si fine qu’elle en devient vélin. » (p. 16) L’érotisme des portraits et des nus est puissant, mais chaste, et l’on sent toute la passion que l’artiste éprouve envers ses modèles. J’ai été émue aux larmes par la beauté de ces corps non normés, non sculpturaux et atypiques, offerts à l’objectif d’Hugo Laruelle, si confiants et sincères.
Par ses textes, Stéphane Jach propose un projet de déambulation dans l’œuvre d’Hugo Laruelle. « Nous marchons dans les pas d’Hugo Laruelle artiste peintre, depuis son atelier, quittant les bords de la maison verte pour les rivages de La Piscine – les détours seront nombreux/ombreux/nécessaires avant de quitter les eaux du lac aux îles enchantées après la promenade-transformation (métempsychose). » (p. 11) Je ne suis pas critique d’art, juste amatrice de beau. Hugo Laruelle est un esthète créateur de beauté, un patient collectionneur d’images qu’il nous offre dans son œuvre.