Quatrième de couverture – Le 3 juin 1539, le conquistador espagnol Hernando de Soto enfonce son épée dans le sol de La Florida et se proclame gouverneur officiel, adoubé par le roi Charles Quint. Au terme d’un périlleux voyage, après avoir bravé la fougue de la mer et la rage de ses ennemis, le voilà enfin face à son destin. À lui les richesses, à lui la gloire, il bâtira là une nouvelle cité qui portera son nom. Aveuglé par l’ambition, obsédé par l’or, de Soto déferle sur les terres avec ses conquistadors. Mais ces nouvelles contrées se révèlent hostiles, peuplées de Cherokees qui se battent farouchement. Face à l’avidité des Espagnols, leur résistance se nourrit des mystères de la création et de mythes. Comme celui de l’Enfant Sauvage qui renaît chaque jour, et avec lui, la soif salvatrice de sang. Explorant l’héritage de ses ancêtres cherokees, David Vann signe une œuvre virtuose sur le choc sanglant des cultures, mêlant avec intensité l’intime à l’universel.
C’est toujours un chagrin certain quand un livre d’un·e auteur·ice que j’apprécie ne me plaît pas. Dans ce roman qui remonte vers ses racines amérindiennes, David Vann fait montre, une nouvelle fois, de son talent pour peindre la violence et la folie des hommes. « Personne ne rit lorsque ce sont des peuples que l’on terrasse. » Hélas, le sanglant périple d’Hernando de Soto a peiné à retenir mon attention, car tout n’y est que barbarie et orgueil. Faire mémoire est indispensable, mais il me semble que ce n’est pas toujours le rôle de la fiction. « Dans ce monde, arriver est suffisant. La seule chose qu’il reste à faire, c’est prendre. »
J’ai cependant lu avec plaisir les chapitres consacrés au garçon et à l’Enfant sauvage, formidable mise en mots d’une mythologie millénaire, à l’époque où les dieux marchaient sur la terre, avant que des imprudents trop curieux dévoilent les secrets du monde et détruisent le paradis terrestre. Mais c’est donc un rendez-vous manqué entre David Vann et moi dans la contrée obscure.