Le rêve du jaguar

Roman de Miguel Bonnefoy.

Antonio Borjas Romero, abandonné sur les marches d’une église au matin de son troisième jour, aurait pu connaître une existence misérable. Mais recueilli par une muette qui voit en lui un grand destin, il ira plus loin que les ruelles miséreuses de Maracaibo. « Elle l’alimenta de sa propre colère, de sa douleur silencieuse. » (p. 14) Gamin qui grandit vite, faisant divers métiers pour s’élever dans le monde, il devient quelqu’un dans son pays. À ses côtés, avant de devenir son épouse, Ana Maria Rodriguez a réalisé son ambition et fait mentir une prédiction. « Elle savait qu’elle avait une double lutte à mener, celle de la médecine et celle des femmes. » (p. 112) Après eux, leurs enfants auront à leur tour une vie hors normes, loin des frontières du Venezuela.

Dans ce roman, on croise les dictateurs d’un pays indomptable, des boîtes à rouler les cigarettes, un pingouin échoué loin de ses latitudes, une collection d’histoires d’amour et les innombrables signes qui transforment les existences en destin. Après Sucre noir et Héritage, j’ai retrouvé avec plaisir la plume colorée et vivace de Miguel Bonnefoy. Il faut rapidement que je lise le reste de son œuvre. Je retiens une phrase de ce roman qui me semble s’appliquer parfaitement à l’auteur. « Si tu veux devenir écrivain, parle avec ceux qui ne le sont pas. » (p. 278) Une fois encore, j’ai eu le sentiment que Miguel Bonnefoy s’adressait à tout ce qui vibre en moi de légendes et de réalisme magique pour réjouir mon âme de lectrice.

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2 réponses à Le rêve du jaguar

  1. Lydia dit :

    Il est dans ma PAL !

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