Roman de Robert McCammon.
En 1964, Cory a douze ans. Une année précieuse, unique dans la vie d’un môme : il n’est déjà plus un tout petit enfant, mais il lui reste une certaine innocence. « Je suis né et j’ai grandi à une époque magique, dans une ville magique, entouré de magiciens. » (p. 8) Mais un matin d’hiver, une fissure zigzague sur l’écran de sa tranquille existence : son père et lui assistent à un meurtre. Cory aperçoit une silhouette dans les bois et ramasse ce qui pourrait être un indice, et son esprit débridé n’a de cesse de trouver qui pourrait être le coupable parmi les habitants de Zephyr, ville tranquille d’Alabama. Pendant une année, le gamin et sa bande de copains vivent des expériences inoubliables : la chute d’une comète, une attaque de guêpes, , une crue destructrice et son monstre marin centenaire, des apparitions de fantômes, des rêves douloureux chargés de sens, des courses à vélo, les menaces d’une famille mafieuse, un été fabuleux et une terrible nuit dans les bois, le racisme du sud des États-Unis, des prières dangereuses et tant d’autres choses. Tout cela est-il vrai ? Après tout, peu importe… « C’est fou ce qu’un enfant peut imaginer. » (p. 158)
Ce long roman aux accents nostalgiques est le récit a posteriori de Cory, désormais adulte, sa genèse d’écrivain : le gamin à l’imagination si fertile vit maintenant de ses mots et il a tout fait pour ne jamais grandir complètement. Le roman évoque Le corps de Stephen King et le film Les Goonies, avec tout ce que cela suppose de tendresse et d’aventures extraordinaires. « Je n’ai jamais eu peur de mes monstres, car ils étaient sous mes ordres. Je dormais parmi eux dans le noir, et ils n’ont jamais dépassé les bornes. » (p. 175) Il ne sert à rien de se demander si le fantastique existe : dans cette histoire, les coïncidences sont les signes venus d’une autre dimension – à vous d’accepter d’y croire ou non – et les indices finissent par s’assembler pour constituer la solution du mystère. J’ai lu ce roman avec gourmandise et j’ai plusieurs fois eu le corps gros devant les insondables chagrins de l’enfance. Voilà de la très belle ouvrage.
Je me le note, il a l’air bien ce bouquin !
Oh oui, il se dévore !!!