La Mer de la Tranquillité

Roman d’Emily St. John Mandel.

En 1912, en 2020, en 2203 et en 2401, des individus expérimentent le même phénomène étrange : iels sont soudain comme projetés dans un autre monde, entre arbres gigantesques et structure métallique, entouré·es d’une mélodie au violon et d’un bruit assourdissant. « Des moments qui se sont produits à des siècles différents viennent à se fondre les uns dans les autres. » (p. 127) Tout commence à Caiette, sur l’île de Vancouver en Colombie-Britannique. Au fil des siècles, entre la Terre et les colonies lunaires et au mauvais gré de pandémies dévastatrices, cette anomalie temporelle et géographique suscite des questions de plus en plus complexes. « Il peut arriver que des moments, dans le cours du temps, se corrompent mutuellement. » (p. 219) Les personnages qui y sont confrontés oscillent entre étonnement et frayeur : sont-iels être fous ou folles ? Comment croire en la réalité quand celle-ci semble se déliter sous nos yeux ? « Nous vivons dans une simulation, mais j’ai faim. Suis-je censé croire que c’est une simulation, ça aussi ? » (p. 129)

J’avais assez peu apprécié Station Eleven, autre roman de l’autrice. Ici, je me suis autrement régalée ! Avec cette science-fiction précise et simple, emily St. John Mandel continue d’explorer un sujet récurrent de son œuvre, les pandémies. « La maladie nous effraie parce qu’elle est chaotique. Elle a quelque chose de terriblement arbitraire. » (p. 83) Contrairement à Station Eleven qui est paru avant le Covid, La Mer de la Tranquillité a quelque chose de très concret. Le confinement, la contagion inexorable et l’angoisse d’être atteint ou séparé·e des siens, ce nous sont des choses familières. De fait, il est très pertinent de se demander ce que l’on pourrait faire pour y échapper et protéger les autres.

Je doute de garder un souvenir très marqué de cette lecture, mais elle m’a fait passer un très bon moment.

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