
Catalogue de l’exposition organisée par les Archives nationales du monde du travail.
« Posséder un emploi permet-il de vivre ou simplement de survivre ? Quelles solutions sont apportées ou recherchées pour agir contre la pauvreté et ses conséquences ? » (p. 3) En croisant des archives picturales, écrites et sonores, l’exposition explore deux siècles de misère et de progrès sociaux. De l’Assistance publique à la Sécurité sociale, du chômage aux caisses de grève, de la charité privée à l’État-providence, le soutien aux plus démunis est indissociable de la Révolution industrielle. En vidant les campagnes, en créant de gigantesques usines et en cherchant sans cesse à rationaliser le temps et la production, celle-ci a transformé la façon de travailler et les conditions de vie des travailleur·euses. Très vite, il est devenu évident que, pour être performant·es, les ouvrier·es devaient bénéficier de logements décents, d’une alimentation suffisante et de qualité, d’un salaire juste, mais aussi de loisirs et de vacances. Et pourtant, encore aujourd’hui, exercer un emploi ne suffit pas toujours pour bien vivre. « De la soupe populaire peinte par Norbert Gœuneutte en 1880 aux Restos du Cœur créés par Coluche en 1985, de nombreuses mesures économiques et sociales ont été mises en place pour lutter contre la pauvreté. Comment expliquer qu’elle perdure ? […] Et si travailler ne suffit pas toujours pour sortir de la pauvreté, quelles solutions est-il possible d’inventer collectivement pour assurer des conditions de vie dignes pour tous ? » (p. 66)
J’ai pris grand plaisir à visiter cette exposition (dont j’ai relu et corrigé les textes), guidée par une des responsables de sa création. Le propos est fort et le constat final est glaçant : les efforts doivent se poursuivre. Personnellement, j’ai quelques idées assez radicales pour mieux redistribuer la richesse, mais on va encore dire que j’exagère…
L’exposition est visible dans le grand hall du rez-de-chaussée des ANMT jusqu’au 31 mai 2026.