Et à la fin, ils meurent – La sale vérité sur les contes de fées

Bande dessinée de Lou Lubie.

Saviez-vous que le conte Cendrillon a des origines chinoises ? Cette histoire de pied si petit et parfait qu’il ne peut entrer que dans une seule chaussure, ça ne vous rappelle pas un peu les pieds bandés (et mutilés, disons-le clairement) des femmes chinoises ? Voilà, c’est cela que présente Lou Lubie, un panorama des contes sans le filtre rose de Disney. Mais attention, Charles Perrault, Giambattista Basile ou encore les frères Grimm n’ont rien inventé : ils ont transcrit des récits de la tradition orale, véhiculés depuis des millénaires et qui ont largement évolué au fil des siècles et des régions. En recontextualisant les contes et en racontant la vraie histoire, Lou Lubie produit un ouvrage aussi instructif qu’hilarant. « Ne rentre pas trop tard, sinon ça fait pute ! La dernière citrouille est à minuit. » (p. 18) Attention, les contes de fées, c’est trash : cannibalisme, yeux crevés, tortures, écorchage, sexualité pas toujours consentie, etc. Non, n’offrez pas le livre de Lou Lubie à votre nièce qui adore les princesses Disney… « Punition des méchants, bonheur absolu : c’est la formule des contes de fées. Et elle marche même dans les histoires les plus atroces. » (p. 117) Il me reste un orteil coupé, je vous le mets quand même ?

Au-delà des histoires originales, l’autrice-dessinatrice s’intéresse au sens des contes : sexistes, racistes, validistes, antisémites, racistes, c’est aussi ça, les contes de fées. Si on peut remercier Walt Disney d’avoir rendu ces récits regardables par les mômes, on lui pisse à la raie d’avoir créé l’archétype de la princesse passive qui a pour seules qualités d’être belle, de chanter et d’attendre que le prince fasse d’elle une vraie femme. On souffle…

Après Racines où il est question du traitement des personnes racisées dont les cheveux ne sont pas lisses, j’ai dévoré cet ouvrage sur les contes de fées dont j’étais et suis toujours très friande. J’apprécie énormément de découvrir l’origine des histoires. L’humour de l’autrice fait mouche : j’aime son ton poil à gratter et ses prises de position nettes. Bref, voilà une lecture délicieuse, drôle et passionnante !

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2 réponses à Et à la fin, ils meurent – La sale vérité sur les contes de fées

  1. Lydia dit :

    J’avais adoré cet ouvrage moi aussi !

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