Roman de Duong Thu Huong.
Miên est une femme chanceuse: son mari Hoan est un riche planteur de la région du Hameau de la Montagne, leur fils Hahn est un beau petit garçon. Leur vie bascule le jour où le premier mari de Miên revient au village. Disparu depuis 14 ans, déclaré mort après la guerre qui a opposé le pays à la France, puis aux États-Unis, Bôn a traversé le pays, s’est perdu et porte en lui les marques d’une souffrance humaine incompréhensible. Bôn veut retrouver la femme pour laquelle il a tenu toutes ses années, il veut la vie de couple et la famille dont la guerre l’a privé. Pour satisfaire à l’honneur et aux codes traditionnels, Miên sacrifie son bonheur, son fils et son amour pour Hoan pour revenir auprès de l’homme qu’elle n’aime plus. Durant des mois, elle endure la misère et l’humiliation. Bôn est trop faible pour défricher une terre, pour tenir un métier. Seule, elle subvient aux besoins du couple grâce à l’argent que Hoan a mis à sa disposition. Bôn le sait, il ne peut pas lutter contre cet homme fort auquel son épouse ne cesse de penser. La seule issue pour lui est d’avoir un enfant de Miên, un enfant pour cimenter leur couple.
Une superbe peinture humaine! L’histoire de chacun des trois personnages est peu à peu dévoilée. On découvre les blessures secrètes qui ont construit chaque destinée. Au travers de ces existences particulières, c’est le Viet Nam qui est mis à l’honneur. Tout un monde de senteurs et de saveurs s’expose au fil des pages. Les paysages se découpent sous la plume de l’auteur. La traduction est riche, elle préserve l’ampleur des phrases.
À découvrir sans aucun doute !