La peau sur les os

Roman de Stephen King, paru sous le pseudonyme Richard Bachman.

Billy Halleck a bien réussi : il est associé dans son cabinet d’avocats, sa femme le désire autant qu’avant et sa fille est une adorable jeune personne. Et il pèse plus de 110 kilos. Le poids de la réussite, peut-être. Par mégarde, il renverse un jour une vieille Tsigane et voilà que ce malheureux accident se transforme en malédiction. Billy perd chaque jour deux kilos, alors qu’il mange toujours autant. Si les premiers kilos envolés font du bien à son moral et à sa ceinture, l’amaigrissement devient rapidement inquiétant tant il est inexorable. « J’ai tué cette vieille et maintenant je dépéris peu à peu. » (p. 119) Son entourage refuse de croire à la malédiction et parle de cancer, de dépression, de culpabilité. « Les vieux Tsiganes ne jettent pas de sort. Le vieux Tsigane, c’est l’apparence que votre inconscient a revêtue pour vous punir. » (p. 166) Bill sait pourtant qu’il est dans le vrai et que, s’il veut survire, il doit retrouver le gitan qui l’a maudit et opposer à la malédiction une force d’une puissance égale. Mais où trouver une telle force de haine et destruction ?

Stephen King explore ici les légendes tsiganes et la puissance du mauvais œil que les gitans sont supposés déployer. Mais le plus inquiétant reste le fait que Bill Halleck n’a jamais la maîtrise de son corps, quel que soit l’excès. Quand on a quelques kilos en trop, on rêve parfois d’un régime miracle qui gommerait sans effort les rondeurs disgracieuses. Dans le cas de Bill Halleck, ça vire rapidement au cauchemar : obèse ou décharné, il reste le point de mire et le sujet de conversation Voilà encore un très bon roman, parfaitement dosé en terreur et en interrogations. À se demander si on a vraiment envie de reprendre une part de tarte et de s’approcher du camp de gitans qui vient de s’installer à la sortie de la ville…

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