Le théorème du perroquet

Roman de Denis Guedj.

Pierre Ruche, vieux libraire en fauteuil roulant, reçoit une imposante cargaison de livres de la part d’Elgar Grosrouve, vieil ami qu’il croyait perdu depuis des années. Entouré de Perrette Liard et de ses trois enfants, Max et les jumeaux Jonathan et Léa, ainsi que d’un perroquet fort bavard et amnésique, il tente de percer le mystère de cette bibliothèque. Pourquoi Elgar lui a-t-il envoyé ses précieux ouvrages de mathématiques ? Quelle menace pesait sur lui en Amazonie ? A-t-il vraiment résolu deux des plus grandes énigmes mathématiques de tous les temps ? Pour percer le mystère qui entoure l’histoire d’Elgar, la petite famille de la librairie Mille et une feuilles va remonter aux origines des mathématiques et s’attaquer aux fameuses conjectures de Fermat et de Goldbach.

Que ce roman fait du bien ! Il est charmant et drôle et il est indéniable que l’auteur aime ses personnages, ce qui a tendance à se faire un peu rare dans certains romans contemporains. Non seulement il les aime, mais il les a faits complexes et attachants. « L’oiseau semblait ne se souvenir de rien. Ce qui en faisait un spécimen unique : il était le seul perroquet qui répétait ce qu’il n’avait jamais entendu. » (p. 22) Entre aventure, thriller et histoire de famille, on suit chaque personnage, ses secrets, ses désirs et ses interrogations. Et il est impossible de ne pas les aimer, à notre tour. Je retiens cette très belle pensée sur les jumeaux. « Ce que chacun des enfants Liard apercevait dans l’autre, c’était justement ce qui n’était pas le même : les infimes différences qui mieux que tout disaient leur forme commune ! […] Ils n’étaient pas pareils comme deux livres imprimés, mais comme deux copies du même scribe. En un mot, ils se disaient qu’ils étaient les mêmes à si peu près que ça valait le coup qu’ils soient deux. » (p. 295 & 296)

J’ai retrouvé dans ces pages l’intelligence et la tendresse présentes dans La formule préférée du professeur et Le bizarre incident du chien pendant la nuit. Sous la plume de Denis Guedj, il est indéniable que les mathématiques racontent des histoires. Agrémenté de schémas et de formules très claires, l’auteur invite son lecteur à jouer avec les chiffres, les formes et les démonstrations. Ah, si mes professeurs m’avaient présenté les mathématiques de cette façon, j’aurais peut-être brillé un peu plus dans cette matière. « Les mathématiques sont simples […]. C’est leur application qui est compliquée. » (p. 56) Mais avec un professeur comme Denis Guedj, j’annonce un zéro faute !

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