Marion a une poussée de croissance et le feu au plancher. Quelle galère pour trouver un jean qui descend sous les chevilles ! Pas question de continuer à aller en cours avec des vêtements trop courts ! « Dans la cour du collège, les paires d’yeux sont des mitraillettes. Aucune faute de goût ne passe inaperçue. Les jugements sont immédiats, les conclusions définitives. » (p. 12) Surtout, Marion aimerait attirer l’attention du beau Grégory, et pas à cause de sa tenue ! La jeune fille est obsédée par sa silhouette et la morphologie des gens. D’un œil impitoyable, elle découpe, compare et mesure. Très douée en dessin, elle est ravie quand son professeur d’arts plastiques annonce un travail scolaire sur les peintures de Rembrandt et un voyage à Amsterdam pour voir les tableaux. Pendant ce séjour, entre la visite du musée et celle de la maison d’Anne Frank, Marion apprend à porter un autre regard sur les choses. « Est-ce vraiment si important, cette affaire de centimètres de tissu ? Et est-ce vraiment si important, que Grégory ait retenu cette histoire de cantine ? » (p. 78) En fait, pour voir le monde un peu mieux, il faut se regarder un peu moins.
Dans ce roman où l’on sent une certaine inspiration autobiographique grâce à la note finale de l’auteure, il y a un joli message adressé aux adolescents. On ne peut rien contre la croissance et elle finira par s’arrêter. En outre, il n’y a pas de silhouette ou de morphologie idéale. S’accepter comme on est reste la meilleure voie pour s’ouvrir aux autres et vivre de belles expériences. C’est avec plaisir que je ferai découvrir ce roman à une jeune fille de ma connaissance !