Phare 23

Roman d’Hugh Howey.

Le narrateur est aiguilleur de l’espace. Dans la balise 23, il surveille les passages de vaisseaux à proximité d’une ceinture d’astéroïdes. Vétéran de la guerre spatiale qui fait rage depuis des décennies, il apprécie de vivre seul, loin des hommes, tout en se sentant glisser vers la folie du fait de tant de silence et de solitude. « C’est une soif égoïste que de désirer un compagnon d’infortune. » (p. 33) D’autant plus que sa balise perd en performance et les dysfonctionnements se multiplient. « Alors à mon avis, les chances que quelqu’un ait un problème ne cessent d’augmenter. En particulier quand les balises vieillissent. Et en ce moment, ce quelqu’un, ça doit être moi. » (p. 15) Dans cette immensité terrifiante, il voit passer des naufrageurs, des parasites mécaniques, des chasseurs de prime, des personnes recherchées, des débris de vaisseau. Son seul lien avec la Terre, c’est une machine qui envoie et reçoit des messages d’Houston. Dans sa balise perdue, le narrateur subit le poids de son étiquette de héros. La vérité est autre : un jour, il aurait pu mettre fin à la guerre contre les Ryphs, mais sa lâcheté l’en a empêché. Récompensé contre toute attente, il tente d’échapper à ses hontes. « Accepter ce boulot était peut-être le pire moyen de combattre mes démons. Je suis piégé ici avec eux, dans cette balise. Et ils me surpassent largement en nombre. » (p. 33) Un jour, au milieu de toutes les annonces incessantes de la balise, le narrateur se découvre un voisin inattendu.

Avec sa trilogie Silo, plus précisément avec le premier volume, Hugh Howey m’avait agréablement étonnée et intriguée. Mais au terme de cette lecture, je me demandais s’il saurait se renouveler, ne pas s’enfermer dans un genre. Mes craintes ont manqué de peu d’être fondées, d’autant plus que, pendant la première moitié du roman, je ne voyais pas vers où se dirigeait le récit. Finalement, grâce à un retournement bienvenu, l’intrigue prend un tour très intéressant et propose une réflexion intelligente sur la paix. En espérant toutefois qu’Hugh Howey saura se réinventer dans le genre qu’il a choisi.

Du même auteur : SiloSilo : OriginesSilo : Générations

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