Roman de J. K. Rowling. Version album illustrée par Jim Kay.
C’est maintenant un fait avéré : Lord Voldemort veut vaincre Harry et achever la sinistre besogne commencée 14 ans plus tôt. Un lien unit Harry au Mage Noir : la cicatrice qu’il porte au front, marque que lui a laissée la tentative d’assassinat de Voldemort, est de plus en plus souvent douloureuse. Alors qu’Harry et ses amis pensent pouvoir profiter de la fin de l’été en assistant à la Coupe du Monde de Quidditch, la Marque des Ténèbres apparaît dans le ciel. Elle est l’emblème de Voldemort et le signe de ralliement des Mangemorts, les sorciers qui lui sont dévoués.
La rentrée à Poudlard s’annonce. Le nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal – encore un nouveau – Maugrey Fol Œil est un ancien Auror, sorcier qui traque les Mages Noirs et les Mangemorts. L’année à Poudlard est sous le signe de la compétition : l’école accueille le Tournoi des Trois Sorciers qui réunit les élèves de Poudlard, Beauxbâtons et Durmstrang. Chaque école propose un champion. Poudlard a Cédric Diggory, Beauxbâtons a Fleur Delacour et Durmstrang a Viktor Krum, célèbre joueur de Quidditch. Mais un coup du sort désigne également Harry Potter. Les quatre candidats s’affronteront pendant l’année lors de trois épreuves au cours desquelles ils devront témoigner de leurs talents magiques et de leurs qualités de cœur. La fin du tournoi est tragique : Lord Voldemort intervient, se sert d’Harry pour renaître enfin dans une enveloppe de chair et tue un innocent.
On fait davantage connaissance avec les elfes de maison et on découvre en Hermione une militante pour les droits des créatures magiques. On apprend à se déplacer autrement dans le monde des sorciers : Poudre de Cheminette, Portoloin, Transplanage, etc. On trépigne de rage à la lecture des articles que Rita Skeeters fait paraître dans La Gazette des Sorciers. On découvre les Sortilèges Impardonnables dont Lord Voldemort et ses Mangemorts abusent : l’Imperium, le Doloris et l’Avada Kedavra. Si la terreur s’empare de chacun, les premiers émois amoureux et la jalousie font de même avec les jeunes cœurs des élèves de Poudlard. Avec ce tome, les aventures du petit sorcier aux lunettes rondes entrent dans le monde de l’adolescence : l’écriture est plus approfondie, voire plus torturée, les épisodes gagnent en longueur et en densité, les personnages secondaires se dévoilent et prennent une vraie position dans le récit.
Mais parlons surtout des illustrations de Jim Kay. Ce ne sont pas uniquement des petits dessins dans les marges ou entre deux paragraphes ni quelques pleines pages disséminées au fil des chapitres. Le travail graphique du dessinateur est omniprésent : certaines pages sont festonnées, voire intégralement colorées et habitées par un mélange harmonieux entre image et texte. J’apprécie surtout que Jim Kay ait su s’éloigner des acteurs qui incarnent les personnages et de l’esthétique des films pour interpréter à sa façon l’œuvre de J. K. Rowling. Tout reste familier, mais tout est différent, et c’est magique de redécouvrir une histoire que je connais et que j’aime avec un autre regard. Harry Potter et la coupe de feu est mon tome préféré, après Le prisonnier d’Azkaban dont j’ai également pu admirer la version proposée par Jim Kay. Je suis enchantée par cette relecture agrémentée de magnifiques illustrations. Si vous voulez faire un très beau cadeau de Noël, à vous ou à quelqu’un d’autre, voilà une idée pleine de charme !