Lacombe Lucien

Scénario de Louis Malle et Patrick Modiano.

Seconde Guerre Mondiale. Lucien veut entrer dans la Résistance. Mais il n’a que 18 ans, et les maquisards le renvoient chez lui, refusant de s’encombrer d’un gamin. Alors, sans trop savoir comment ni pourquoi, il devient collabo et entre dans la police allemande. Rapidement aguerri, il effectue froidement les besognes les plus odieuses. Le hasard place sur son chemin France Horn, une jeune fille juive dont le père, un renommé couturier parisien, est retenu prisonnier par un autre policier français dévoué à la Gestapo. L’amour de Lucien et France est menacé. Avec la grand-mère de la jeune fille, les deux amants s’enfuient dans la campagne française pour vivre clandestinement leur passion, en attendant la fin de la guerre.

J’ai lu ce texte quand j’étais au collège, quand mon programme d’histoire m’a fait découvrir plus nettement l’histoire des résistants et des collaborationnistes. Le professeur avait évoqué le livre. De retour chez moi, j’ai interrogé ma mère qui a miraculeusement sorti l’œuvre des étagères surchargées de notre bibliothèque. J’ai commencé ma lecture après le dîner jusque tard dans la nuit, et je n’ai pas dormi. J’avais douze ans et depuis je me demande souvent quel camp j’aurais choisi. Il me semble que la frontière est mince, infime, mouvante, entre le héros et le traître.

L’entrée de Lucien dans la Gestapo semble tellement fortuite, si peu destinée à se produire, comme un dérapage sur une plaque de verglas qu’on n’aurait pas vue mais qu’on aurait préféré éviter, comme un accident de voiture qui envoie dans le mur. Ce jeune homme a tellement envie de s’investir, d’être dans l’un des camps, de participer à cette guerre sans la subir, qu’il prend ce qu’on lui donne, sans discernement. Une fois enrôlé, il la subit malgré lui, en accomplissant des horreurs dont il n’a pas conscience et pour lesquelles il n’éprouve aucun remords. Il n’y a que l’amour pour le dessiller.

Le titre m’a toujours interpellée. Pourquoi le patronyme avant le prénom? Comme si on procédait à un appel, à la lecture d’une liste au son de laquelle il faut lever la main pour répondre présent. Ou alors, ce garçon qui désire tellement être un homme, met en avant son patronyme, il affiche la marque qui le rend l’égal de ceux qu’il accompagne.

Le texte se lit vite, il est très visuel, très probablement en raison de sa nature. Je cherche maintenant le film réalisé par Louis Malle. Pas de crainte à avoir sur l’adaptation puisque le texte est un scénario. Avis aux cinéphiles qui passent par là : si vous pouviez me prêter ce film…

Ce contenu a été publié dans Mon Alexandrie. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.