Roman de Jojo Moyes. À paraître le 22 mars 2013.
Quand Louisa Clark, 27 ans, apprend que le café où elle travaille est sur le point der fermer, elle est vraiment inquiète. Sa famille ne roule pas sur l’or et la crise bat son plein. Alors, quand on lui propose de tenir compagnie un tétraplégique pendant 6 mois, elle surmonte ses réserves et ses craintes et elle accepte le poste. Louisa est plutôt enjouée, bavarde et originale. Mais face à Will Traynor, elle est démunie. Le jeune homme est amer, voire hostile. « Vous savez, on n’est d’aucune utilité à quelqu’un qui ne veut pas être aidé. » (p. 75)
À force de patience, Louisa se rapproche de Will et l’invalide accepte la jeune femme dans son environnement. Jusqu’au jour où Louisa apprend que Will a prévu de mourir. Elle sait qu’elle n’a que quelques mois pour le faire changer d’avis. « J’avais cent dix-sept jours devant moi pour trouver à Will Traynor une bonne raison de vivre. » (p. 182) De sorties en discussions, Louisa se persuade qu’elle peut redonner le goût de vivre à un handicapé ravagé par les douleurs. Rien ne dit qu’elle y parviendra. « Qui étais-je pour lui dire comment il voulait vivre ? » (p. 217) Et de son côté, Will espère que son aide soignante prendra conscience de son potentiel et qu’elle commencera à vivre, enfin.
Le récit est tenu par Louisa. Parfois, un proche de Will prend la parole le temps d’un chapitre et donne un éclairage nouveau sur la situation désespéré de cet homme en fauteuil. En lisant la quatrième de couverture, j’ai craint une version brittish du film Intouchable. Passées les cent premières pages, cette crainte avait disparu pour laisser place au seul roman de Jojo Moyes. N’attendez pas de miracle, sous aucune forme et même pas celui de l’amour. Avant toi est le récit d’un changement, mais reste à savoir qui change qui. Avec finesse, sensibilité et humanité, Jojo Moyes parle de douleur et d’espoir, mais elle évoque aussi le handicap et la mort assistée avec lucidité et honnêteté.
Je n’ai pas pu lâcher ce roman après l’avoir ouvert : les presque 500 pages se sont tournées toutes seules à mesure que l’émotion grandissait. Certes, la plume de Jojo Moyes n’est pas ébouriffante, mais ne vous y fiez pas : Avant toi n’est pas une lecture facile. Dans un sens, elle confronte chaque lecteur à ses choix de vie et aux limites qu’il se pose. Si histoire d’amour il y a, elle n’est pas celle des contes de fée. Mais elle est bien plus belle parce qu’elle est réelle et qu’elle se heurte à des obstacles plus puissants que l’amour.