Texte autobiographique de François Cavanna.
François Cavanna est le fils d’immigrés italiens. Dans ce texte, il raconte sa mère, une femme aux ambitions avortées qui reporta tout son désir de réussite sur son unique enfant. « Son insatiable besoin d’aimer, son besoin, surtout, de créer, de façonner de ses mains, maman l’a reporté sur moi. Son fils. Son cadeau du ciel. Maman n’a eu qu’un seul grand amour dans sa chienne de vie : moi. Elle avait son fils, elle n’avait plus besoin de rien d’autre. » (p. 48) Le petit François est un enfant brillant et c’est avec plaisir qu’il voit que sa réussite est aussi celle de sa mère. « Maman, vachement fière, tiens. Elle avait fait un petit Rital, et voilà, il était plus fort que tous les Français. Ça la vengeait de tout, maman. » (p. 20) Mais voilà, on ne peut pas vivre que pour sa mère. Et c’est ce que raconte l’auteur dans son texte.
Autant le dire immédiatement, j’ai lu ce texte en diagonale et en sautant des chapitres. Passées les cinquante premières pages, j’ai été incapable de m’intéresser à cette histoire. Et j’ai été plus qu’agacée par la façon dont l’auteur retranscrit l’accent italien de sa mère. Trois lignes, ça passe. Mais des pages de dialogue ainsi écrites m’ont fait frôler l’overdose.
Certes, cette histoire avait tout pour émouvoir. L’auteur raconte une enfance qui, si elle n’était pas pauvre, était sans aucun doute chiche. Mais dans le petit monde des immigrés, chacun fait de son mieux pour ne pas paraître miséreux. Un enfant devenu adulte qui parle de sa mère, ça aurait pu être bouleversant. Mais tout le monde n’est pas Albert Cohen qui, dans Le livre de ma mère, m’avait retourné le cœur, me désespérant presque de ne pas savoir écrire aussi bien pour dire mon amour à ma mère. Du côté de Cavanna, ça ne marche pas, je n’ai pas accroché.
Quant au titre, si vous voulez tout savoir, le mystère qui l’entoure est tout simplement effroyable. Mais c’est une fille qui n’a jamais tué d’animaux qui vous le dit, une amoureuse des bêtes qui fait semblant de croire que la viande qui est dans son assiette n’a pas d’abord été une bestiole adorable… Bref, si vous avez le cœur aussi peu accroché que le mien, ne lisez pas le dernier chapitre ! De mon côté, je dois arrêter de livre des livres uniquement parce que le titre contient le mot LAPIN…