Conte de Françoise Richard. Illustrations d’Anne Buguet.
Le lièvre a un champ de mil qu’il faudrait cultiver, mais il n’a pas du tout envie de le faire lui-même. En promettant la moitié de sa récolte, il réussit à convaincre l’éléphant et l’hippopotame de travailler avec lui, l’un le matin et l’autre la nuit. « Le premier jour, l’hippopotame travaille dans le champ de mil, pour le lièvre. Il travaille dur, et le soir, il s’en va. La nuit à peine tombée, l’éléphant arrive à son tour dans le grand champ de mil. Il travaille dur, jusqu’au matin. » (p. 12)
Une fois que le champ est labouré et que le mil est sorti de terre, le lièvre cherche une autre ruse pour garder toute la récolte. Mais l’hippopotame et l’éléphant comprennent qu’ils ont été dupés et cherchent à se venger. Aie aie aie, comment le lièvre se sortira-t-il de cette situation épineuse ?
Voici un conte qui n’est pas du tout moral ! Comme le Jojo Lapin créé par Enid Blyton ou le médiéval Renart, ce lièvre issu de la mythologie africaine est rusé et roublard. Ne vous fiez pas à sa petite taille : l’animal a plus de jugeote que les deux plus gros animaux de la savane, alors pourquoi n’en profiterait-il pas ?
Les dessins sont superbes : d’inspiration africaine, il vibre des couleurs chaudes de cette terre abreuvée de soleil. Chaque image est encadrée et a des airs de cartouche, voire d’icône. Les ruses du lièvre est un très bel album pour initier les enfants à l’imaginaire africain et pour rire aux dépens des gros balourds.