En 1978, sous la présidence de Brejnev, l’Union soviétique ouvre un peu ses frontières. C’est l’occasion pour des centaines de familles juives de tenter une percée vers l’ouest. Parmi elles, la famille Krasnansky. Samuil et Emma, les grands-parents, suivent leurs fils Karl et Alec, eux-mêmes accompagnés de leurs épouses et enfants. La première étape est de rejoindre Rome qui est devenue terre d’asile pour les réfugiés. Ensuite, dans la ville éternelle, il faut choisir où aller. Les États-Unis sont une terre de promesse, mais si difficile à atteindre. Il y a aussi Israël, terre des origines, mais le climat politique y semble bien tendu, à deux doigts du conflit avec les pays limitrophes. le Canada, terre inconnue, semble également une perspective à envisager. « C’est plus européen que l’Amérique et moins américain que l’Europe. » (p. 90) Mais il faut aussi penser à tous ceux qui sont restés derrière, par choix ou par manque de choix. Ainsi, Polina, l’épouse goy d’Alec, écrit à sa sœur, en message codé, pour lui raconter l’aventure des émigrés. Au récit de l’existence romaine se mêlent les histoires du passé, depuis le début du régime communiste à la Deuxième Guerre mondiale. Qui sont-ils, ces Juifs errants, qui ne cessent de chercher leur patrie et la terre où ils seront enfin libres ? C’est un peu ce que tente de raconter David Bezmozgis.
Sans vraiment me déplaire, cette lecture ne m’a pas intéressée. J’ai lu sans déplaisir les histoires de la famille Krasnansky, mais sans y plonger. Il y a bien eu quelques phrases, quelques passages agrémentés du terrible humour des émigrés, humour relevé à la sauce du fatalisme juif. « Où je veux aller, la porte est fermée. C’est une question de principe. » (p. 63) La fin du roman m’a laissée perplexe, à me demander s’il ne manque pas des pages au texte. Bref, Le Monde Libre se lit vite et bien, mais il ne me laissera pas un souvenir impérissable.