22/11/63

Roman de Stephen King.

Jake Epping est professeur d’anglais en 2011. Il découvre une faille temporelle qui le ramène à l’automne 1958. Qu’importe le temps qu’il passe en 1958, chaque fois qu’il revient en 2011, il ne s’est écoulé que deux minutes. Et chaque fois qu’il retraverse la faille, il revient le même jour de l’automne 1958, personne ne se souvenant de lui. Jake promet alors à un ami de tout faire pour sauver John Fitzgerald Kennedy. « Ça me tient plus à cœur que toute autre chose. Si tu as un jour désiré changer le monde, copain, c’est ta chance. De sauver Kennedy. Son frère. Martin Luther King. D’empêcher les émeutes raciales. Empêcher le Vietnam, peut-être. » (p. 87) Pour sauver Kennedy, il suffit d’éliminer celui qui a pointé une arme sur lui à Dallas, le 22 novembre 1963. « Sauver des millions de vies, copain, en se débarrassant d’un seul pauvre égaré. » (p. 87) Jake doit retrouver et éliminer Lee Harvey Oswald.

Il s’installe donc en 1958, à Jodie, près de Dallas, et s’apprête à attendre cinq ans pour s’assurer que Kennedy vivra. Mais le passé est-il prêt à se laisser changer ? Changer le futur d’un anonyme ou sauver la vie d’un président a-t-il les mêmes conséquences ? « Qui étais-je pour prétendre que dix mille théoriciens du complot se trompaient, surtout en me fondant sur les quelques bribes de renseignements que m’avaient values toutes mes heures de traque et d’affût ? » (p. 602) Il peut s’en passer des choses en cinq ans et Jake finit par ne plus vivre dans le passé, mais par vivre sa propre existence. Il lui faut alors choisir entre protéger son histoire et sauver l’Histoire.

22/11/63 est un excellent récit de voyage temporel. Stephen King a un talent certain pour construire une théorie spatiotemporelle tout à fait crédible et sans paradoxe. Fondé sur une documentation que l’on devine conséquente, ce roman chante la nostalgie d’une époque, à l’heure où les jeunes sixties étaient encore une ère pleine d’espérance où il faisait bon vivre, mais une ère à la veille de sinistres épisodes. En plus de 900 pages, Stephen King nous emmène dans l’Amérique qu’il aime, ce pays très imparfait qui regorge pourtant de héros ordinaires. 22/11/63 entre sans conteste dans le top 10 des romans du King que je recommande.

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