Roman de Victor Hugo. Édition illustrée par Benjamin Lacombe.
Il est bien inutile de détailler la sublime histoire inventée par ce génie que fut Victor Hugo. Sur le parvis de la cathédrale Notre Dame de Paris, les passions s’affrontent : la belle Esmeralda rêve du fringant capitaine Phébus, tandis que dans l’ombre, le difforme Quasimodo et le sombre Claude Frollo brûlent d’amour pour la gitane aux pieds légers. La vénérable cathédrale est plus qu’un lieu ou un décor : membre à part entière du roman et de l’intrigue, cette majestueuse dame de pierre se dresse impassible et immuable devant les agitations humaines.
Cet ouvrage est un très bel objet. Le mérite premier en revient au texte de Victor Hugo qui, quelle que soit sa présentation, est toujours sublime. Dans le cas de ladite édition, les dessins de Benjamin Lacombe font merveille, même si Esmeralda est bien trop gracile à mon goût sous le pinceau de l’illustrateur. Quasimodo est tout à la fois grotesque et émouvant, comme la plume de Victor Hugo l’a créé. « Avec toute cette difformité, je ne sais quelle allure redoutable de vigueur, d’agilité et de courage ; étrange exception à la règle éternelle qui veut que la force, comme la beauté, résulte de l’harmonie. » (p. 61) Quant à Notre Dame de Paris, elle est gothique et effrayante, mais étrangement protectrice derrière ses bras de marbre. Doré sur la tranche et la reliure, ce livre est un trésor.