Le singe – Ce singe musicien à la mécanique cassée, Hal pensait s’en être débarrassé. « Il l’avait en horreur, cette peluche douce, râpée par endroits. […] Ce n’est pas possible que tu sois là, murmura-t-il. Je t’ai jeté dans le puits quand j’avais neuf ans. » (p. 13) Et pourtant, le vieux jouet est bien là, au grenier. Hal sait qu’à chaque fois que le singe fait battre ses cymbales, un malheur se produit. Il ne laissera plus le jouet s’en prendre aux siens.
Le chenal – Stella n’a jamais traversé le chenal : elle a passé toute sa vie sur l’île. « Tout ce que j’ai jamais désiré, tout ce dont j’ai eu besoin était ici, leur expliquait-elle. Nous avions la radio et maintenant nous avons la télévision, et c’est tout ce que je veux avoir du monde de l’autre côté du détroit. » (p. 78) Elle s’est mariée, a eu des enfants, des amis. Certains sont partis depuis longtemps. Alors qu’elle atteint le crépuscule de sa vie, elle se décide enfin à traverser le chenal, en pleine tempête de neige.
Ces deux nouvelles explorent deux univers de Stephen King. Dans la première, on touche à l’horreur du quotidien et aux objets maléfiques. Dans la seconde, on entre dans l’outre-monde, là où les morts sont bien vivants. Si le premier texte est clairement horrifique, le suivant joue sur les croyances et les espoirs. L’un comme l’autre sont excellents et prouvent que le King excelle dans la concision.