Roman de Stephen King et Peter Straub.
Jack Sawyer a douze ans. Alors qu’il a déjà perdu son père, il comprend que sa mère est malade et qu’elle cherche à le cacher, ce qui explique cette fuite depuis la Californie pour échapper à Morgan Sloat, l’ancien partenaire de son époux. Sa rencontre avec Lester Speedy Parker va bouleverser l’existence de jeune garçon : il découvre les Territoires, monde parallèle au sien où de nombreux humains ont leur Double. S’il veut sauver sa mère, il doit se rendre dans ce pays inconnu et dangereux et s’emparer du Talisman. Cet artefact a le pouvoir de guérir sa maman, mais aussi la reine Laura DeLoessian qui se meurt dans les confins des Territoires. « Chez eux la magie remplace la physique, n’est-ce pas ? Une monarchie agraire qui utilise la magie à la place de la Science. » (p. 241 et 242) Dans sa quête vers l’ouest entre ici et là-bas, Jake devra affronter de nombreux dangers, Morgan Sloat et son Double se lançant à ses trousses dans les deux mondes.
Je ne connais pas Peter Straub, mais je connais Stephen King et je l’ai bien retrouvé ici, notamment dans sa façon de gérer le rythme de l’intrigue, l’enchaînement des péripéties et l’évolution de la personnalité du héros. Impossible de ne pas penser au jeune et courageux Jake du cycle de La tour sombre, cet enfant convaincu que d’autres mondes existent et n’hésitant pas à franchir le portail qui les sépare. Je n’ai toutefois pas été vraiment convaincue par ce roman qui me semble déjà plutôt adressé aux jeunes lecteurs. Manque de bol, je commence à m’éloigner de ma première fraîcheur. Mais ce qui m’a surtout gênée, c’est que Jack est davantage en danger dans son monde que dans les Territoires. J’en veux pour preuve les longs épisodes dans le bar-restaurant et dans le pensionnat. À côté, les Territoires n’ont plus qu’un aspect vaguement inquiétant et même la menace du Double de Morgan Sloat m’a semblé être un pétard mouillé.
Toutefois, tout n’est pas à jeter dans cet univers médiéval fantastique. J’ai apprécié l’idée de l’interconnexion des deux mondes : il n’y a pas seulement un portail qui les relie, mais également des responsabilités. « Je crois que nous devons être très attentifs à ce que nous faisons là-bas. Je crois que n’importe quel changement important, véritable, que nous leur apportons peut se retourner contre nous et avoir, ici, des répercussions terribles. » (p. 243)
Je garde la suite de cette histoire pour une autre fois et je m’en vais de ce pas découvrir un autre roman du King.