Theo perd sa mère alors qu’ils visitaient un musée new-yorkais : une bombe explose et c’est l’horreur. Miraculeusement indemne, Theo n’a plus de maman, mais il a réussi à sortir un tableau des décombres du musée, une petite œuvre de Carel Fabritius représentant un chardonneret. « Dans mon esprit, les mots ‘Je dois rentrer à la maison’ ne cessaient de tourner en boucle, suivis, pour la millionième fois, de ‘Je ne peux pas’. » (p. 94) Recueilli pendant un temps par les parents d’un ami, Theo part finalement à Las Vegas chez son père et sa belle-mère. « Vivre avec eux, c’était comme vivre avec des colocs que j’apprécierais moyennement. » (p. 237) Il ne parvient pas à reprendre pied et à faire le deuil de cette mère qu’il adorait. Il pense aussi sans cesse à Pippa, cette petite fille rousse qu’il a aperçue dans le musée peu avant l’explosion. Il se noue tout de même d’amitié avec Boris, un garçon qui a parcouru le monde avec son père, mais qui manque profondément de repères et de limites. Avec lui, Theo découvre l’alcool et la drogue et vit des expériences aux frontières de la folie. Il est totalement à la dérive quand son père meurt. « Que fait-on quand est la victime d’un cœur périlleux ? » (p. 777) Theo décide alors de revenir à New York, toujours avec son tableau volé. Il devient adulte sans jamais se débarrasser de ses démons : quand il aura enfin le courage de les affronter, il sera peut-être trop tard.
Voilà un pavé que je redoutais d’aborder. Tant de critiques élogieuses, tant d’enthousiasme… Je me méfie toujours de ce genre d’accueil fait à un livre et je pense que ça influence négativement mon avis a priori sur un texte, me rendant extrêmement exigeante. J’ai trouvé ce roman dense jusqu’à l’étouffement, long et lent, inutilement pesant. Il y a de fabuleuses échappées grâce aux œuvres du patrimoine mondial citées au fil des pages, mais elles n’ont pas été suffisantes pour me faire apprécier vraiment cette histoire. La quatrième de couverture annonçait un retournement de situation, un coup de maître et je ne sais quoi d’autre. J’ai surtout rapidement été lassée d’accompagner ce personnage qui ne parvient pas à remonter la pente.