Romans de Stephen King.
Je présente les 2 volumes à la suite : possibles dévoilements…
Tome 1 – Castle Rock est une petite ville du Maine qui profite de la fin de l’été. Il n’y a pas grand-chose à en dire. Tout le monde se connaît. Il y a des rivalités, des rancœurs ou des inimitiés entre certains habitants. Mais c’est ici comme partout. « Rien que des choses bien ordinaires, c’est ce que vous allez observer, je parie ; mais tous nos ennuis, à Castel Rock ne sont pas ordinaires. » (p. 12) Voilà qu’un nouveau commerce ouvre, le Bazar des Rêves. C’est étrange, le propriétaire, Leland Gaunt, semble toujours avoir ce que son client désire le plus. Je vais vous proposer l’affaire de votre vie. » (p. 175)Et il le lui vend pour presque rien, mais en plus de la somme dérisoire qu’il paye, l’acheteur doit s’acquitter d’une petite blague pour le compte de M. Gaunt. Oh, presque rien, une farce jouée à un voisin. Une farce vraiment ? Il semblerait que les mauvais tours que se mettent à se jouer les habitants de Castle Rock entre eux ne soient pas innocents. Ils attisent les haines et réveillent les instincts les plus noirs de la population. Attention, la folie monte à Castel Rock ! « Il avait découvert une autre grande vérité sur la notion de possession et de l’état psychologique particulier qui en est la conséquence : plus on a d’épreuves à endurer à cause de quelque chose que l’on possède, plus on tient à cette chose. » (p. 298 & 299) Et Leland Gaunt se frotte les mains en tissant sa toile de méchanceté, ses yeux changeants suivant chacun à chaque instant. « Leland Gaunt se voyait en électricien de l’âme humaine. Dans une petite ville comme Castle Rock, tous les fusibles étaient sagement alignés dans leurs boîtes. Ne restaient qu’à ouvrir celles-ci… et à entrecroiser les branchements. » (p. 381)
À la suite de Leland Gaunt et de Stephen King, on prend plaisir à voir que tout est bouleversé et qu’il est si facile de jouer avec la nature humaine. Si on peut gagner des âmes en bonus, c’est parfait !
Tome 2 – Après l’affrontement mortel qui a opposé deux femmes en pleine rue, Castle Rock retient son souffle, mais pas pour longtemps. Tout le monde veut garder son cher objet : une paire de lunettes, une carte d’un joueur de baseball, un remède contre la douleur, une queue de renard… « Tous avaient un rêve à satisfaire et étaient venus ici pour combler ce vide douloureux en eux et mettre un terme à leur souffrance. » (p. 277)Ce ne sont que des choses dérisoires, mais pour lesquelles leurs nouveaux propriétaires sont prêts à tuer, terrifiés à l’idée de les perdre ou que Leland Gaunt les leur reprenne. « Sois-moi fidèle, et tu prendras ton pied. Sois-moi fidèle, et tu pourras te payer tous ceux qui t’en ont fait baver, à Castle Rock. Sans compter que tu en repartiras plein aux as. Mais si jamais tu me trompes, tu passeras le reste de l’éternité à hurler. » (p. 81 & 82) Leland Gaunt voit tout, il orchestre tout depuis sa petite boutique. Sur les rayonnages, maintenant, il y a des armes. Il faut bien équiper la population, aider les individus à défendre leur bien ! Heureusement, le shérif Alan Pangborn veille et il va tenter de contrecarrer les sinistres desseins de Leland Gaunt.
C’est à dessein que je n’ai pas présenté tous les personnages de ce roman : il y en a une flopée et Stephen King prouve qu’il sait et qu’il aime créer des populations complètes, comme dans Salem ou Dôme. Et c’est un plaisir sadique que le lecteur observe le maître de l’horreur soumettre ces microcosmes aux pires expériences et aux rencontres les plus macabres. Leland Gaunt est un archétype de méchant vilain pas beau. Il traverse les siècles et exerce son odieux commerce depuis la nuit des temps. Son profit ? Faut-il vraiment le dire ?
Je me suis tout de même un peu ennuyée avec ce roman qui souffre de quelques longueurs. Mais ça reste un bon texte, horrifique à souhait, dégoulinant d’hémoglobine et d’autres sécrétions.