Frénégonde est dame apothicaire. Après la mort de son époux, elle a repris et développé son officine. Les années ont passé et elle a acquis une solide clientèle parmi la population d’Alzey. Elle a élevé son fils Gottfried pour qu’il prenne sa suite : le jeune homme est passionné par la profession même si, depuis quelques temps, il regarde du côté d’une certaine jeune fille. Bref, tout semble aller pour le mieux dans la vie de Frénégonde. Mais voilà, alors que des jongleurs l’agacent depuis des jours en faisant leurs pitreries devant sa boutique, elle est victime d’un vol et une étrangère vient l’interroger sur la moralité de sa sœur, Hildegarde, pressentie pour devenir la mère supérieure de son couvent. « Il ne savait pas exactement où elle se trouvait ni ce qu’elle faisait. Et cela l’inquiétait car il ne la connaissait que trop et elle était capable de s’être fourrée dans un guêpier sans nom. » (p. 121) À cela s’ajoute l’agression d’un jongleur dans une petite rue d’Alzey et la découverte d’un cadavre dans le jardin de l’abbaye. Rien de tout cela ne perturbe Frénégonde, femme forte, qui est bien décidée à tirer cela au clair. Et sa sœur Hildegarde est faite du même bois. Les retrouvailles des frangines promettent de faire des étincelles !
Mon amie Lydia m’a offert son livre et je l’en remercie. Elle savait qu’elle prenait un risque parce que les polars (même médiévaux) et moi, ça fait deux… J’avais déjà lu et apprécié son essai La maladie et la foi au Moyen Âge. Mais ce polar, alors, j’en dis quoi ? Eh bien, c’est un polar, décidément pas le genre que je préfère. Mais le texte est gouailleur et généreux, tout à l’image de son auteure. L’intrigue repose sur l’invention de Frénégonde car, si Hildegarde est un personnage historique, certains de ses frères et sœurs restent inconnus. C’est dans cette brèche que Lydia Bonnaventure s’est engouffrée pour créer un personnage très vivant et attachant dont on aimerait bien lire d’autres aventures, mais moins polar si c’est possible s’il vous plaît madame…