Quatrième de couverture – Un soir, alors que Fiona, enseignante new-yorkaise, prend un verre avec l’un de ses élèves dans un bar miteux de son quartier, elle surprend les ébats amoureux d’un homme tatoué et d’une jeune femme rousse dont on retrouvera peu après le corps mutilé… Dernier témoin à l’avoir vue vivante, Fiona est d’abord suspectée puis interrogée par les deux inspecteurs chargés de l’enquête. Mais la menace se précise : une main en plastique sordide lui est adressée… Serait-elle la proie du maniaque qu’elle a surpris ? Ou bien victime du jeu pervers de l’un de ses élèves ou de l’inspecteur Malloy avec lequel elle entretient une relation trouble ? Considéré comme un classique du thriller érotique, In the cut offre une plongée dans les abysses de la psyché humaine.
Grande admiratrice du travail de réalisatrice de Jane Campion, j’étais curieuse de lire le roman dont elle s’est inspirée pour son film éponyme. Meg Ryan y est quasiment méconnaissable avec son nez refait (défait ?), mais l’alchimie avec Mark Ruffalo est parfaite, et je garde de ce film un souvenir frémissant et le désir de lire – enfin – La promenade au phare qui est si souvent cité par les personnages.
Mais le roman de Susanna Moore est un peu décevant. S’il tient toutes ses promesses de thriller érotique, il offre un pauvre traitement au protagoniste féminin. Le texte est certes très lucide sur la complexité des rapports amoureux, mais sans dépasser une sorte de premier degré assez tiède, entièrement incarné par le coupable. « Ils ont besoin de nous détester pour surmonter la peur terrible que nous leur inspirons. » (p. 79) C’est cependant avec intérêt que j’ai lu les entrées du dictionnaire argotique que Fiona tente de rédiger en se frottant à ses élèves et à la population bigarrée du métro new-yorkais. Bref, In the cut se lit vite et vaut surtout pour le matériau qu’il a offert à Jane Campion. Lisez le livre si cela vous tente, mais surtout, regardez le film !