Roman de Gilles Paris. Illustrations d’Aline Zalko.
Hippolyte vit seul avec son papa depuis que sa maman est partie avec le voisin. La vie n’est pas très gaie à Longjumeau : papa rentre épuisé de son travail à l’usine et il boit beaucoup. Alors, pour rendre la vie plus belle, Hippolyte sort ses crayons. « J’adore dessiner. Je mets de la couleur partout. » (p. 13) Et heureusement, à l’école, il retrouve Gégé, Fatou, les jumelles et tous ses copains. Là, il est un garçon comme tous les autres : il joue, il découvre la vie et il s’interroge. « Je me demande pourquoi on dit gros mots pour ‘connard’ ou ‘pouffiasse’. Ces mots n’ont rien de gros. Ils sortent de la bouche comme une envie de faire pipi. Une urgence. » (p. 20) Pendant une journée, on suit le quotidien d’un petit bonhomme qui, à sa hauteur et à sa manière, essaie de transformer le monde et de l’inonder de beauté.
L’histoire est simple et c’est très certainement ce qui en fait sa force. En peu de mots, on comprend une réalité sombre, voire sordide, mais la pudeur du texte s’attache à préserver l’innocence. Et les mots soudain prennent une dimension unique, magique, magnifique, quand ils sont mis en regard des illustrations qui donnent à voir les mille nuances du banal, mais aussi du bonheur. Cette courte lecture est sans aucun doute à mettre entre toutes les mains des petits et des grands lecteurs, que ce soit pour l’émotion de son histoire ou pour la beauté de ses images.