Biographie de Frédéric Hermel.
Qui est Zidane ?
- Le cadet d’une fratrie qui a grandi à Marseille,
- Un gamin humble qui a reçu une éducation solide,
- Un époux et un père très attentif,
- Un joueur remarquable à Turin et à Madrid,
- Le numéro 10 de l’équipe de France,
- L’auteur d’un coup de tête malheureux en 2006 au Mondial en Allemagne,
- Un entraîneur tout aussi remarquable,
- Un homme discret, pudique même, mais attaché à ses valeurs simples.
« Mais qui connaît vraiment Zizou ? Un être secret qui cultive la discrétion, un homme adulé qui se préserve et protège les siens, une star qui reste un type normal au milieu de l’anormalité d’un destin exceptionnel. » (p. 15)
Zidane, pour moi, c’est le Mondial 1998. J’avais 13 ans. C’est la seule fois où j’ai su par cœur la composition de l’équipe de France. La seule fois que le football m’a vraiment intéressée. Pourquoi ? Sans doute parce que cet été-là était trop long et que rien d’autre n’avait su attirer mon attention (hormis Jane Eyre que j’ai découvert avec émerveillement). Je suis le football d’une oreille plus que distraite, et je regarde un match tous les 4 ans, celui de la finale du Mondial. Bref, tout ça pour dire que je ne cours pas après le ballon rond.
Frédéric Hermel est correspondant pour L’Équipe et RMC à Madrid. C’est là qu’il a rencontré Zinédine Zidane. « Il ne me doit rien et je n’exige rien de lui. Je recherche uniquement les clés de la compréhension au travers d’une relation de confiance qui autorise toutes les questions. » (p. 250 & 251) On sent toute son admiration pour le sportif – pour l’athlète même –, et pour l’entraîneur, mais surtout pour l’homme qui n’a jamais oublié d’où il vient. C’est compréhensible : le bonhomme a l’étoffe des icônes modernes. Toutefois, je déplore une tendance appuyée au panégyrique. « Avec Zidane de Marseille, c’est la France qui triomphe. » (p. 289) En outre, même s’il ne faut pas attendre le décès d’une personnalité pour en parler, je ne suis pas convaincue de la pertinence d’écrire la biographie d’une personne toujours vivante. À mes yeux, le vrai intérêt de ce livre tient dans les nombreuses phrases de Zinédine Zidane, données en interview ou en confidence. En fait, c’est cela que j’aurais voulu lire : un long entretien entre le journaliste et le sportif, sans que les propos passent par le prisme de l’interprétation et de la reformulation.
Enfin, je n’ai pas apprécié le portrait qui est fait de Véronique, l’épouse de Zinédine. Elle a sans doute consenti au sacrifice de sa propre carrière de danseuse et de ses aspirations personnelles pour se dévouer entièrement à son mari. Mais la façon dont cela est présenté m’a semblé terriblement paternaliste et machiste, comme si cela allait de soi. Quoi qu’il en soit, la relation de couple entre Véronique et Zizou ne regarde que ces derniers : c’est assez indélicat de l’avoir présentée dans un livre.
Voilà un livre qui s’adresse sans aucun doute aux fans du footballeur et aux amateurs du ballon rond. Avec moi, le but est manqué.
Lu dans le cadre du prix Sport Scriptum.