Bande dessinée de Cyril Lieron et Benoît Dahan. D’après Arthur Conan Doyle.
Le superbe esprit de Sherlock Holmes a fait couler beaucoup d’encre. Que se passe-t-il dans cette tête quand le détective résout une enquête ? C’est justement ce que donne à voir cette extraordinaire bande dessinée. Quand le Dr Herbert Fowler est retrouvé hagard dans la rue et sollicite l’aide de Watson, Holmes pressent un mystère qu’il ne peut s’empêcher de vouloir résoudre. « Comme toujours, Watson, vous voyez, mais vous n’observez pas… ! » Il est question de soirées chinoises, d’invitations très confidentielles et d’étranges meurtres ou disparitions.
Le lecteur suit Holmes et Watson au gré d’un fil rouge dessiné d’une page à l’autre. Il entre dans la tête du détective de Baker Street et voit littéralement les rouages en marche. « Oh ! La chance est de votre côté, Mr Holmes ! / Mon ami, je laisse la chance à ces béotiens de Scotland Yard. » Les déambulations des deux amis dans Londres sont l’occasion de déployer de superbes cartes de la capitale anglaise. On est même invité à plier des pages pour faire coïncider des éléments de preuve et de déduction. C’est autant ludique que brillant.
Le seul défaut de cette œuvre épatante ? Qu’il faille attendre le tome 2 pour connaître le dénouement de cette enquête ! Non, je ne connais pas l’histoire originale. Non, je ne la lirai pas : le personnage littéraire de Sherlock Holmes m’a toujours souverainement agacée. Il passe mieux à l’image.