Transcription des entretiens menés par Lauren Bastide.
Le podcast La poudre est un phénomène depuis 2016. Je dois avouer sans détour que je ne consomme pas de podcasts. Je suis incapable d’écouter en ne faisant rien d’autre… et si je fais autre chose, je ne me concentre pas sur ce que j’écoute. Bref, pouvoir lire ces entretiens au lieu de les écouter, c’était parfait pour moi !
Aux questions – toujours les mêmes – de Lauren Bastide, les femmes interrogées parlent vrai, direct et franchement. Elles évoquent leurs mères, leurs sœurs, leurs modèles et racontent comment elles sont devenues femmes. Certaines se sont déconstruites pour se libérer et s’approprier leur genre.
Sans tabou, sans concession, sans fausse pudeur et surtout sans demander pardon, ces artistes abordent de nombreux sujets directement liés à la condition féminine. Le sexisme, le genre, l’excision, l’endométriose, la charge mentale, l’égalité professionnelle, l’intersectionnalité ou encore la maternité.
Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses ou de formule magique dans ces entretiens. Pas de voie à suivre ou à éviter. Juste des paroles de femmes qu’il faut prendre le temps de recevoir pour ce qu’elles sont : fortes, sincères et vraies. « À l’origine, ce podcast, je l’ai conçu pour ça : pour faire place aux voix des femmes. […] Pour compenser l’invisibilité dans laquelle nos histoires sont plongées et lutter, à ma mesure, contre leur silenciation. […] J’ai créé La Poudre pour qu’on écoute et qu’on croie les femmes. » (p. 7)
Il y a bien des femmes auxquelles j’ai pensé en lisant ce livre. Des amies, des sœurs, qui m’inspirent et me donnent envie de me dépasser pour être au moins à leur hauteur. En essayant de n’en oublier aucune, voici leurs prénoms. C’est ma façon à moi de leur manifester ma reconnaissance d’accompagner ma route, d’être si bienveillantes envers moi. Ludivine, Sophie, Marine, Mathilde, Katia, Fabienne, Marion, Nathalie, Lydia, Sandy, Alix, Aurélie, Marie-Laure, Gwenaëlle, Stéphanie, Audrey, Laurence, Judith.
Je vous laisse avec quelques paroles des femmes interrogées par Lauren Bastide.
« Aujourd’hui, on est très exigeant avec les femmes, surtout dans une période où leur place est en pleine redéfinition. » (p. 32)
« Je suis contre l’idée d’enfermer les mères dans un instinct maternel ou dans un bonheur qui viendrait de je ne sais quelle hormone. » (p. 36)
« Comment est-ce possible que le corps de la femme soit encore aujourd’hui un intrus dans l’espace public ? » (p.40)
« C’est un beau mot ‘femme’. Il faut le revendiquer. » (p. 46)
« La violence, ce n’est pas de balancer les porcs ou de hashtaguer #MeToo, c’est celle que subissent les femmes depuis trop longtemps. Et cette violence est bien plus monstrueuse qu’un hashtag. » (p. 95)
« Est-ce que, pour être une femme libre aujourd’hui, il faut ressembler à un homme ? Quand on porte des chaussures à talon, du maquillage, est-ce que les hommes pensent vraiment qu’on fait ça pour eux ? Est-ce qu’on doit tout arrêter et leur ressembler ? » (p. 103)
« Il y a une misogynie ordinaire qui fait qu’on accepte que la femme ait mal. » (p. 231)