Recueil de recettes de Marguerite Duras.
« Je ne suis pas très expansive, mais les gens ne se trompent pas là-dessus parce que je leur donne à manger… Je ne leur dis pas que je les aime, je ne les embrasse pas, je ne suis pas quelqu’un de tendre, alors je fais à manger pour les autres. » (p. 46) Marguerite Duras aimait recevoir ses proches dans sa grande maison de Neauphle-le-Château. Pour les nourrir, elle privilégiait les recettes simples, conviviales et roboratives. L’ouvrage compile certaines de ses recettes et des conseils culinaires, comme la nécessité de laver plusieurs fois le riz avant de le cuire. Certes, les recettes sont peu précises, mais leurs titres sont originaux, hommages aux personnes dont l’autrice a hérité ces plats ou souvenir de moments particuliers.
L’ouvrage est illustré de reproductions des recettes manuscrites de Marguerite Duras et de photographies de la cuisine de Neauphle-le-Château. Il y a beaucoup de plats de viande, donc ce n’est pas pour moi, mais j’ai noté quelques recettes végétariennes et toutes les inspirations asiatiques de cette cuisine. Duras aimait les soupes autant que moi, et ça me réjouit follement ! Je retiens aussi que, comme dans ses œuvres écrites, l’autrice place une profondeur certaine, voire du désespoir, dans sa cuisine. « Vous voulez savoir pourquoi je fais la cuisine ? Parce que j’aime beaucoup ça… C’est l’endroit le plus antinomique de celui de l’écrit et pourtant on est dans la même solitude, quand on fait la cuisine, la même inventivité… » (p. 16)