Lola Cam est la postière d’une petite ville de province. Solitaire, boiteuse, elle mène une vie réglée et très sage entre son métier et son jardin. Mais tout cela n’est peut-être qu’une apparence. « Des cœurs de tissu – gros des secrets des mères, hantent les nuits de Lola Cam. » (p. 5) Dans l’imposante armoire de sa chambre, elle garde les cœurs brodés où ses aïeules ont enfermé leurs histoires. Celle de Lola bascule quand un des cœurs éclate et répand les secrets et des graines de rose au parfum sauvage. En découvrant le passé d’Inès Dolorès, Lola ouvre la porte au désir. « Hors du jardin, j’ai découvert le monde, il m’a écorché les pieds. » (p. 102) Encouragée par la narratrice/autrice, la jeune femme s’ouvre à la vie.
Dans ce roman, il y a de jeunes amants morts, des femmes avides de plaisir et des fantômes. Il y a aussi de la magie, celle du cinéma et de l’amour, et des fleurs qui envahissent tout. Hélas, dans cette multiplicité d’histoires qui se chevauchent, il m’a manqué quelque chose. Chaque intrigue aurait mérité un développement plus profond et pas une collision avec des sujets tout aussi fascinants. Et surtout, cette lecture confirme mon peu d’attrait pour l’autofiction et les récits où l’artiste s’étudie en train de créer. « Il me semble que je ne désire plus rien que ce livre que je n’arrive pas à écrire. » (p. 171) Suivre le processus de production pendant que celle-ci se fait ne m’intéresse pas : je veux voir l’œuvre achevée, et éventuellement en apprendre plus par la suite sur sa création.
Les roses fauves est une lecture manquée pour moi qui ai tant aimé Du domaine des murmures ou La terre qui penche de Carole Martinez.