Album de Thibault Guichon-Laurier et Frédéric Pillot.
« Laissez donc le calme et la tranquillité à l’entrée. Pied de nez, anicroches, désamours et mésaventures sont au programme. » (p. 3) Après cette mise en garde que Dante n’aurait pas reniée, le lecteur est en droit de se demander ce qui peut bien être pourri au royaume de Burrow. Eh bien, en fait, tous les vices sont là ! Hypocrisie, vanité, xénophobie, surconsommation, addiction ou encore mesquinerie, tout y passe ! Le Bois de Burrow est évidemment une réplique de la société des hommes, tout à fait digne des Caractères de Jean de la Bruyère ! Et nombreuses sont les situations prouvant que la richesse du portefeuille s’accompagne d’une triste pauvreté de cœur.
En ces pages, vous rencontrerez donc des situations aussi cocasses que navrantes.
- Une lapine aristocrate produit inexplicablement des crottes cubiques.
- Un wombat étranger se heurte à la bien-pensance aigre de la bonne société.
- Une biche peu effarouchée n’a pas peur du grand méchant loup.
- Tous les animaux veulent se décorer le pompon.
- Un sanglier n’arrive plus à lever le groin de son téléphone portable.
En fin d’album, La Gazette mondaine reprend en gros titres les scandales dénoncés dans les fables. Ce nouveau coup de griffe à la futilité des comportements sociaux s’accompagne de jeux de mots délicieux : renardeau Dicaprio, Chêne Fonda ou le Gland Chelem ne sont que quelques exemples de l’humour fin et féroce qui m’a ravie tout au long de ma lecture ! Les illustrations en noir et blanc fourmillent de détails. Les lapines dodues sont stupides, les renards au brushing parfait sont imbéciles, etc. Voilà un album à feuilleter sans modération !