Ouvrage de Floriane Gissat, illustré par Élise.
L’endométriose est une maladie encore méconnue. Des cellules issues de l’endomètre (membrane qui recouvre la paroi utérine et qui se détruit et s’évacue lors des règles) se retrouvent dans d’autres parties du corps. Elles se comportent comme si elles se trouvaient dans l’utérus et donc saignent au moment des règles, ce qui crée des lésions internes, des kystes, des tissus cicatriciels et des adhérences. L’endométriose cause des douleurs pendant les règles et en dehors, parfois pendant les rapports sexuels. « Nos souffrances sont souvent minimisées, même par nos proches. » (p. 1) La maladie peut entraîner une infertilité ou des difficultés à concevoir. Les opérations ne sont pas toujours couronnées de succès ni efficaces à long terme. Le diagnostic prend parfois des années avant d’être posé, et l’errance médicale cause des souffrances psychologiques intenses. « Je n’étais pas folle. J’étais vraiment malade. Et cette maladie avec un nom. » (p. 11) L’endométriose a des conséquences profondes sur la vie sociale, professionnelle et amoureuse.
Floriane Gissat a compilé des témoignages de femmes atteintes d’endométriose. Le sentiment d’impuissance est immense face à ce mal et au peu de remèdes disponibles. « C’est une maladie complexe, difficile à diagnostiquer, et surtout longtemps ignorée et minimisée par la médecine. Et pour cause ! Elle ne concerne « que » des femmes… » (p. 19) Avec cet ouvrage, l’autrice explique clairement la maladie et ses conséquences. C’est un livre à mettre en toutes les mains : celles des femmes qui souffrent chaque mois, celle des médecins bien rapides à nous répondre que c’est normal d’avoir mal pendant les règles, celle des proches qui ne comprennent pas toujours la douleur que l’endométriose occasionne. Toutes les mains !
Sur le sujet des règles, je vous conseille fortement Les règles de l’amitié de Lily Williams. Et je range précieusement cet ouvrage sur mon étagère de lectures féministes.
EDIT de juin 2024 – Le diagnostic est tombé, je suis une endogirl… Ce n’est ni un titre de gloire ni une honte : quoi qu’il en soit, il fait que j’apprenne à vivre avec.