Petit traité d’éducation lubrique

Ouvrage de Lydie Salvayre.

L’autrice propose un panel non exhaustif, mais fort documenté, d’approches amoureuses, de positions érotiques et de bonnes manières à avoir en matière de galéjades. « À défaut d’être saintes, soyez courtoises. Et sachez, Mesdames, que rien n’est plus discourtois que de voir un homme bander sans lui tendre aussitôt votre main. » (p. 79) Parler de fesses ne signifie pas rester au ras des pâquerettes, et l’autrice cite à qui mieux mieux les philosophes antiques et modernes. Le sexe est une affaire très sérieuse, voyez-vous, c’est bien pour ça qu’il faut le prendre avec désinvolture ! « Si votre convoité reste sur sa réserve, montez le niveau d’un cran : convoquez Spinoza. Dites en dégrafant votre corsage : Ne pensez-vous pas que nier le désir qui est une force vive revient en sorte à nier la vie même ? » (p. 45)

Ce petit texte est drôle, léger, émoustillant, pince-sans-rire, sensible et truculent. « Car étreindre n’est pas enfermer. Ni acquérir. Ni manœuvrer. Tous les poètes vous le diront. » (p. 14) Je déplore qu’il fasse la part belle aux amours hétérosexuelles, en considérant assez peu les autres formes de couples. Mais parmi les attitudes de hussard largement décrites, l’autrice offre quelques attitudes empouvoirantes pour les femmes, ce qui ne se refuse jamais. Bref, face à la tristesse et à la nullité du monde, une solution est évidente : envoyons-nous en l’air !

De la même autrice, j’avais férocement apprécié Portrait de l’écrivain en animal domestique. J’ai retrouvé ici son humour mordant et sans complexe. Je vous laisse avec quelques beaux morceaux !

« Un conseil donc : pour obtenir un succès d’estime en matière érotique, rasez-vous. Si vous êtes journaliste et barbu, n’hésitez pas à donner de surcroît votre démission. Deux précautions valent mieux qu’une. » (p. 18)

« Et à qui vous parle de vice, rétorquez sèchement que le vice n’est vice que pour les âmes vicieuses, au revoir. » (p. 26)

« Une précaution pour finir de convaincre : faites-vous passer pour plus con que vous n’êtes. On se méfie généralement de ceux qui manient la pensée plus adroitement que leur bite. La plus subtile de toutes les finesses est de feindre la connerie, lorsque de celle-ci dépend votre succès. » (p. 36)

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