Bande dessinée de Hubert et Vincent Mallié.
Islen a été déclarée ennemie du royaume. Le roi, son père, lance ses troupes à la recherche de cette enfant maudite. De leur côté, Islen et Arzhur cherchent un refuge, peut-être sur les terres du chevalier sans armure dont on comprend un peu mieux le passé. La jeune femme tente d’apprendre à contrôler ce pouvoir qui la dépasse et la terrifie. Auprès de l’homme qui a juré de la protéger, elle découvre aussi l’amour physique, mais refuse de se laisser aimer. « Tu veux me sauver de moi-même ? Et comment t’y prendras-tu ? Tu vas me trancher en deux d’un coup d’épée pour jeter le mauvais et garder le bon ? » (p. 35) Alors que les trois démones essaient à nouveau de l’entraîner vers un sombre destin, Islen comprend finalement que ce n’est pas de son père qu’elle doit le plus avoir peur. Sa mère, Meliren, n’a pas vraiment disparu et le combat final sera terrible.
Après le Livre Premier, ce second volume achève le diptyque avec force et beauté, mais aussi avec amertume. L’histoire que nous proposent les auteurs n’est pas un conte de fées et tout n’est pas bien qui finit bien. Au pays des chevaliers, des monstres rampants, des rois orgueilleux et des créatures magiques, le sang appelle le sang et les dettes se payent, peu importe le temps passé depuis qu’elles ont été contractées. Cette œuvre est éminemment violente et organique. Elle parle de la différence et de la haine dont certains se justifient pour la détruire. C’est résolument et tristement humain, après tout.